Depuis vingt ans, les locataires vaudois-e-s connaissent tant une hausse significative de leur loyer qu’une difficulté à se loger dans des appartements à loyers abordables. Cumulés avec les primes d’assurance maladie obligatoire à la hausse, les loyers constituent une part de plus en plus importante dans le budget des familles de la classe moyenne notamment.
Certes, cette problématique est -je le concède aisément- davantage présente sur l’arc lémanique que dans notre belle région. Il n’en demeure pas moins que le dossier du logement a été bloqué durant plus de trente ans au Parlement vaudois -pour des questions purement idéologiques- alors que la situation a empiré dans l’intervalle. La LPPPL -issue à la base d’un compromis entre les différentes forces politiques du Parlement- entend répondre à cette crise du logement en se dotant d’outils mesurés et proportionnés.
Premièrement, je tiens à rassurer celles et ceux qui craignent que la nouvelle loi ne permettra plus de rénover un immeuble afin de faciliter l’accès aux personnes en situation de handicap. Indépendamment de leurs divergences politiques, les député-e-s font quand même preuve de considération et de respect envers les catégories de personnes les plus vulnérables de notre société. Le nouveau régime d’autorisation vise à lutter contre les rénovations luxueuses engendrant une hausse drastique des loyers rien de plus. Les rénovations pour des motifs techniques, de sécurité, tels que la construction d’un ascenseur pour une personne en situation de handicap qui plus est, seront autorisées d’office et sans autre procédure.
Deuxièmement, en ce qui concerne l’exercice du droit de préemption soit le droit pour une commune (et non l’Etat) d’acquérir en priorité un immeuble en vente. Cet outil ne s’applique que pour des immeubles situés sur une parcelle de 1’500 m2, situés dans un district en situation de pénurie et pour la création de logements d’utilité publique (logements à loyers abordables, logements d’étudiants et logements pour les personnes âgées). Enfin, le droit de préemption ne peut pas s’exercer si le propriétaire vend son bien à ses descendants, frères et soeurs, demi-frères et demi-soeurs, son conjoint ou son partenaire enregistré. En d’autres termes, le droit de préemption tel que voulu par les député-e-s ne nuit aucunement aux petits propriétaires mais il permet de freiner les spéculations immobilières abusives lors de vente d’immeubles.
Si l’on veut éviter une situation de blocage au détriment de la population, une politique du logement saine et efficace doit s’effectuer en partenariat entre les acteurs du public et du privé. Les Vaudois-e-s l’ont bien compris le 12 février dernier et le PLR et l’UDC ont fait un bien mauvais calcul en privilégiant une attaque frontale contre la Conseillère d’Etat Béatrice Métraux plutôt que de se battre pour l’intérêt général.
Nicolas Rochat Fernandez, député