(1980) travailleur social chez Caritas Vaud, responsable des centres d’hébergement d’urgence pour sans-abris (Yverdon et Vevey) et chargé de cours à l’Ecole Supérieure du Travail Social à Yverdon, membre du Conseil Communal du Chenit, Les Verts.
Ce touche à tout dans les milieux sociaux et culturels adore cultiver ses légumes maison, avec une passion toute particulière pour la cuisine avec des produits de proximité et locaux. Il aime se balader dans le Risoud quand il ne cuisine pas un «gigot d’agneau de l’alpage de Vaulion avec des carottes et haricots du jardin». Il affectionne le milieu culturel combier, «tous ces musiciens et artistes de la Vallée de Joux qui font qu’on a un milieu culturel très riche». Interview.
Racontez-nous votre déclic en politique?
Grâce à Jean Ziegler, sociologue, rapporteur spécial pour les Nations Unies. Je l’ai rencontré lors de conférences et de manifestations vers la fin des années 90: c’est un homme qui a une grande force de conviction. Il dénonce haut et fort ceux qui affament la planète en spéculant sur les matières premières, il a fondé mon engagement pour les luttes sociales et écologiques. Je me suis engagé par la suite contre le nucléaire, la culture des OGM, les accords de libre-échange agricole à l’OMC, etc.
Qu’est-ce que qui vous a fait vous intéresser à la politique villageoise, communale?
J’ai intégré le Conseil communal dès mon arrivée à la Vallée de Joux, c’est important d’avoir un engagement local en prise directe avec le quotidien. La première motion que j’avais déposée pour avoir plus de trains à La Vallée a été acceptée par le Conseil et j’ai pu constater quelques mois plus tard qu’il y en avait plus en soirée et le matin. Mon engagement je le trouve aussi dans le milieu associatif. J’ai débuté en réouvrant La Dolce Vita à Lausanne dans les années 2000 et j’ai ensuite géré un espace culturel associatif à La Sarraz. Aujourd’hui, j’aime cette vallée solidaire que je vois au Rock am Wind avec tous ces bénévoles qui s’investissent beaucoup et toutes ces entreprises qui nous soutiennent!
Quels sont les thèmes qui vous occupent, vous préoccupent, vous passionnent le plus, en politique, et pourquoi?
Je m’engage pour une société solidaire. Je suis convaincu que la cohésion sociale ne peut pas se construire sur des discours d’exclusion des précaires, des chômeurs et des migrants. De par mon travail je constate une tendance à combattre les pauvres plutôt que la pauvreté, c’est indigne. Chacun a une place dans notre société! J’ai en ligne de mire également le développement d’une agriculture de proximité qui offre une alimentation saine et des prix équitables à nos paysans. Je me mobilise pour toutes ces coopératives agricoles et de vente directe qui fleurissent partout dans le canton et qui proposent des produits de qualité.
Pourquoi êtes-vous entré chez les Verts?
Les Verts se font les porte-voix des aspirations de la société civile et des initiatives du monde associatif. Ils proposent une politique participative, ouverte aux idées locales. C’est un parti construit par des personnes issues de la société civile pour qui la politique n’est ni un métier, ni un business. Je crois que la population ne veut plus de ces discours formatés par des professionnels. Les Verts apportent un peu de fraîcheur et une vitalité bienvenue!
Comment défendre au mieux une petite région comme la Vallée de Joux au Grand Conseil?
La Vallée de Joux a de nombreux atouts à faire valoir, elle est déjà un label d’excellence en horlogerie. On peut tenter d’imposer cette excellence à d’autres domaines, comme le potentiel de développement de la valorisation de la ressource forestière, le tourisme durable, la production de produits régionaux de qualité et dans les énergies renouvelables. La Vallée de Joux a une belle carte à jouer dans le développement d’une économie durable et de proximité.
Dans quel «état de santé» (économique/social/…) se trouve à votre avis la Vallée de Joux. Que faire pour préserver ses atouts et la prévenir des risques futurs?
Je suis très inquiet du projet de gaz de schiste dans le Risoud côté français. La Vallée de Joux n’est pas à l’abri: des gisements y ont aussi été trouvés. Le Chenit est la première commune vaudoise à avoir interdit ce genre de forage, ce qui démontre l’attachement des Combiers à la protection de leur paysage. Les Verts entendent ancrer cette interdiction d’exploitation des hydrocarbures dans la constitution vaudoise, la récolte de signatures est en cours. Cette nature préservée est la principale richesse de La Vallée et elle prend de la valeur chaque année. Plutôt qu’un problème, elle est une des solutions au développement économique de La Vallée. Autre thème important, la mobilité. A La Vallée, comme partout en Suisse, la part de personnes issues des formations supérieures ou universitaires est en forte augmentation. Or, faute d’emplois adaptés et de transports performants on perd ces forces vives qui s’installent ailleurs. Il faut mettre Le Sentier à moins d’une heure de Lausanne avec des trains accélérés. L’objectif est atteignable.
Pourquoi les électeurs devraient-ils voter pour vous/pourquoi feriez-vous, à votre avis, un bon député?
Je m’engagerai pour faciliter les réorientations professionnelles et l’accès à la formation professionnelle pour les adultes. Pour ces plus de 50 ans exclus du marché du travail, pour ceux qui sont au chômage longue durée, pour ceux qui sont dans des filières en perte de vitesse ou en mutation, nous devons ouvrir un droit à des formations certifiantes pour tous. Je m’engagerai pour une réelle égalité homme-femme, les Verts sont féministes et moi aussi. Nous avons 50% de femmes sur nos listes dans le canton c’est important. Bien sûr, je m’engagerai pour faire résonner la voix d’une Vallée de Joux ouverte, intégrative, innovante et solidaire.
Carmen Mora
