En juillet et en août, les deux campings que compte la Vallée de Joux se muent en véritables petits villages de vacances. Nous avons rencontré Ursula Bachmann, au Rocheray et Xavier Mouquin, aux Bioux, qui accueillent tous ces vacanciers en quête de soleil et de Dolce Vita.
Que ce soit au Camping à la Ferme des Bioux ou sur la rive opposée du Rocheray, au Camping du lac de Joux, chaque samedi de juillet et août voit arriver son wagon de nouveaux vacanciers. Au Rocheray, par exemple, on dénombre 3000 nuitées en l’espace de deux mois. Une grosse activité qui exige de la souplesse de la part d’Ursula Bachmann, la directrice des lieux depuis 5 ans. «J’ai l’habitude de jongler et au final, on trouve presque toujours une bonne solution pour les gens», résume-t-elle. Son camping, membre du CCCV (Camping Caravaning Club Vaudois) qui compte quatre campings en tout, est ouvert à l’année et offre 25 places louées par des résidents fixes ainsi que 18 places avec électricité, prisées par les détenteurs de camping-car, puis finalement une cinquantaine de places pour des tentes. Depuis février, Patrick Reymond la seconde, en s’occupant de l’entretien des lieux. «Ici, c’est un peu le paradis», relève l’ancien tenancier de l’Hôtel du Marchairuz. «Les gens sont en vacances, au vert, ils sont détendus et l’ambiance générale s’en ressent». La clientèle varie au fil de l’année, mais en été, le camping du lac de Joux fait le bonheur des familles -suisses-allemandes à 70%- et des pré-retraités aux commandes d’un camping-car. «Nos résidents fixes apprécient davantage les périodes creuses, où ils retrouvent le sentiment d’être un peu chez eux», explique Ursula Bachmann, elle-même fidèle cliente du camping durant plusieurs années, avant d’en prendre la direction. Elle s’interrompt pour accueillir un couple au volant d’un camping-car soleurois chargé de canoës. «Nous n’avons plus de place avec électricité sur le terrain du haut, mais vous pouvez vous installer sur le parking proche du lac», leur précise-t-elle. Au final, ils iront pagayer un moment avant de revenir s’installer «en haut», d’autres visiteurs ayant annulé leur réservation entre-temps.
Sur la rive opposée du lac de Joux, aux Bioux, Xavier Mouquin parcourt le tableau blanc sur lequel il organise les réservations du camping à la Ferme, qu’il gère depuis 26 ans avec son frère Bertrand. La famille Wyss et leurs amis souhaitent deux emplacements côte-à-côte. Pour la première fois au camping à la Ferme, ces bernois, qui avaient découvert la région en hiver, sont venus pour le lac. «C’est difficile de choisir le lieu de ses vacances, il y a trop d’options. On a opté pour la Vallée de Joux parce qu’on connaissait un peu le coin et comme c’est à deux heures de chez nous, nos enfants, encore petits, peuvent supporter le trajet facilement». Cette clientèle familiale qui découvre la Vallée de Joux fait le bonheur des frères Mouquin, à la tête du camping occasionnel -ouvert de l’Ascension à fin août- d’une vingtaine de places à la philosophie très philanthrope: ici, on prête raquettes de ping-pong, planches à voile, pédalos et braseros aux campeurs, comme s’ils faisaient tous partie de la famille. «Nous avons un autre travail à côté de la gestion du camping, alors nous n’avons jamais réfléchi notre projet en terme financier. Nous avons simplement l’avantage de jouir d’une situation exceptionnelle, que nous voulions partager».
A ses débuts, en effet, le camping des Bioux est un simple talus avec vue, loué à un agriculteur. Celui-ci arrivant à l’âge de la retraite, les frères Mouquin, qui habitent juste à côté et ne s’y connaissent pas trop en bétail, ont l’idée, un peu par hasard, d’offrir quelques places de camping à des amis. Après un premier essai avec trois emplacements plus ou moins plats, en 1991, ils opèrent un terrassement et obtiennent l’autorisation de louer 20 emplacements. «Notre clientèle est très variée: elle va des fidèles campeurs qui réservent chaque année le même espace à une large majorité de familles qui découvrent les lieux par le bouche-à-oreille». Ce qui ne change pas, par contre, c’est la volonté de ne pas prendre trop de réservations à l’avance, de façon à être en mesure d’accueillir les gens qui se présentent au camping spontanément. La famille Wyss en tout cas, après quelques modifications au tableau, a obtenu les emplacements D comme Duchatte et E comme Esserts. Ils s’installent, ravis!
Rébecca Reymond




