«L’enfer au paradis»
Tel était le titre en Une d’un quotidien d’actualités couvrant le passage dévastateur de l’ouragan Irma, sur les îles St-Barthélémy, St-Martin (détruites à 95%!!), Cuba, Haïti, la Floride,…
Sur sa trajectoire, des dizaines de morts, des blessés, des familles ayant tout perdu,… des rescapés traumatisés d’avoir vécu cet enfer… et des dégâts colossaux. Les catastrophes naturelles, ou un drame personnel, un accident, la perte d’un être cher,… et donc la douleur, la souffrance,… tout cela suscite des questions,… et des réactions:
«Pourquoi? Pourquoi moi? Dieu est injuste! Si Dieu est amour,… pourquoi permet-il de tels événements? Pourquoi ne fait-il rien pour soulager le monde? Ou bien Il est amour,… et impuissant. Ou bien, Il est Tout puissant,… mais indifférent, insensible, mauvais. D’ailleurs existe-t-il vraiment?»
Des questions qui mettent en doute la justice, l’amour, la Toute-Puissance,… l’existence de Dieu. A vrai dire, l’homme moderne fait passer Dieu en jugement, en Lui demandant de rendre compte, de justifier la création d’un monde aussi affligeant.
La Bible et la foi chrétienne n’ignorent ni la souffrance ni le mal.
Il y a de très nombreuses références sur ces sujets. Dieu n’y est pas indifférent, insensible,… loin de là. Bien des situations, dans les textes bibliques, étaient sujettes aux mêmes questions, aux «Pourquoi»? Jésus, Lui-même, a expérimenté le rejet, l’incompréhension, la solitude, la trahison, la souffrance l’angoisse, l’agonie…
Comme Jésus est vivant aujourd’hui, et qu’Il connaît toutes choses de nos souffrances (Hébreux chap. 2, chap. 4, «Il peut compatir à nos faiblesses», notre souffrance), nous pouvons nous confier à Lui. Il nous écoute, et peut comprendre notre chagrin, notre désespoir, notre souffrance,… quelle qu’elle soit.
Le monde d’aujourd’hui est différent de ce que Dieu a voulu initialement.
Dieu n’a pas créé le monde dans l’état où nous le connaissons aujourd’hui (Genèse 1, 31). Tout était parfait, et très bon, en Eden. Dieu n’est pas mauvais; Il n’a pas voulu le mal. Mais l’homme, par un choix délibéré, a voulu son indépendance – être l’égal de Dieu – et le péché, le mal, a fait son entrée dans l’humanité (Romains 5, 12). A cause de cette désobéissance, à cause de la chute,… le monde est devenu «corrompu», pourri, «tordu», déséquilibré,…; les choses ne sont pas telles qu’elles devraient être: L’homme est séparé de Dieu,… la nature lui est souvent hostile,… le monde animal présente bien des dangers,… mais le pire ennemi de l’être humain, c’est lui-même. Aucune de ces réalités actuelles n’existait avant la chute, avant le péché.
Beaucoup de ces catastrophes naturelles sont la conséquence, en partie, de l’activité humaine (dont le réchauffement climatique de plus en plus marqué,…),… et sont, plus ou moins, liées à l’orgueil, la folie, l’égoïsme, la méchanceté, l’avarice de l’homme.
La perspective d’éternité est bien plus importante que le présent:
En Luc 13,1, alors que les disciples de Jésus le questionnent sur l’effondrement de la tour de Siloé, tuant plusieurs personnes, Jésus ne répond pas aux «Pourquoi?» «Comment se fait-Il?»… mais Il interpelle chacune, chacun (et aujourd’hui encore!!) à être prêt, MAINTENANT, à la rencontre de Dieu. Aujourd’hui. Perdre sa maison, tous ses biens,… un être cher, la santé,…. c’est catastrophique, certes. Mais perdre son âme, rater le rendez-vous d’éternité est pire! Si les pertes matérielles, financières,… la souffrance, le dénuement, la douleur, le deuil,… peuvent nous pousser à nous détourner des choses terrestres, temporelles, et tourner les yeux vers Jésus (la foi en Lui pour la vie éternelle), alors il y aura de grandes réjouissances dans les cieux et non les tourments (Lazare et l’homme riche, Luc 16,19).
Philippe Bury