
Nous pourrions nous réjouir à l’idée de ne plus payer une taxe. Mais, en réalité, ce n’est pas si simple!
La disparition des médias de service public et des télévisions et radios qui bénéficient de la redevance met en péril l’information nécessaire au bon fonctionnement d’une démocratie bien documentée. La redevance audiovisuelle représente 75% du budget de la RTS et assure l’existence de 19 chaînes de radio et TV en Suisse romande (et de 60 TV et radios en Suisse).
L’argument principal des initiants est le prix de la redevance. A savoir qu’une baisse est d’ores et déjà prévue pour 2019 (elle passera à 365.-/an au lieu de 451.-/an, soit l’équivalent de 1.-/jour). Laisser la place à des médias privés où nous ne paierions que ce que nous consommons, c’est la porte ouverte à des programmes majoritairement produits à l’étranger, par des grands groupes et des géants de l’internet qui n’assureront plus l’impartialité de l’information. Seul le financement public peut permettre l’indépendance des médias à l’égard de la politique et de l’économie.
Pour compenser la disparition des médias publics, pas de possibilité, selon l’initiative, de les financer par d’autres subventions. En Suisse, toutes les régions ont droit actuellement aux mêmes prestations. Qu’adviendra-t-il des spécificités régionales à moindre intérêt médiatique face à des médias privés? Un accès payant à l’information va créer un fossé d’inégalité entre les citoyens.
Parlons aussi des manifestations sportives et culturelles qui ne seront plus diffusées. Paléo, Montreux Jazz,
Athletissima, pour ne citer qu’eux, sont dépendants en partie des droits de retransmission des radios et TV ainsi que de la publicité que leur offrent ces médias en leur mettant à disposition un plateau de communication. Pour voir la coupe du monde de football, les Jeux Olympiques, les courses de ski, les Grands Chelems, les séries télévisées, il faudra bénéficier d’un abonnement payant pour chaque catégorie. Je ne pense pas trop m’avancer en prédisant que cela coûtera à terme bien plus cher que la redevance.
Sans compter le primordial facteur humain dont tout le monde doit avoir conscience: la redevance représente 13’500 emplois en Suisse et 4’000 en Suisse romande.
Pour toute ces raisons, je vous encourage très vivement à refuser massivement cette initiative!!
En vous remerciant de votre attention.
Carole Dubois
Députée