Ne chargeons pas M. Pascal Broulis; lui-même s’y emploie avec brio!
Ce serait noire ingratitude que d’oublier le redressement des finances vaudoises dont M. Pascal Broulis fut naguère l’excellent artisan, pour le désigner vilement aujourd’hui à la vindicte publique.
– Ce serait surtout ôter du mordant à la critique légitime qu’appelle la conduite actuelle de M. Pascal Broulis, sur le plan politique.
Les justifications tardives de M. Pascal Broulis, concédées sous la pression de l’opinion publique, ses explications fumeuses, sa transparence sélective, ses opérations de communication improvisées qui démentent ses écrits antérieurs, voilà qui est, par-delà l’infortune actuelle de notre ministre -on se comprend!-, de nature à ruiner le crédit que l’honnête citoyen accorde aux institutions et au personnel politique censé les servir, au nom du peuple. Rappelons en passant que la démocratie place l’origine du pouvoir politique dans la volonté collective des citoyens.
Peut-on se satisfaire de cette «farce» dans laquelle, bon prince, M. Pascal Broulis daigne voir lever le secret fiscal, mais seulement sur trois années, focalisant ainsi l’attention des experts sur des déclarations ne présentant quasiment aucun risque? Des conclusions immaculées que ces experts auront scrupuleusement rendues, il est à prévoir que l’auteur de «L’impôt heureux» se prévale extensivement et abusivement…
Sachant s’illustrer comme personne dans l’art de l’oxymore, M. Pascal Broulis démontre -mais par défaut!- le bien-fondé de cette maxime d’Héraclite: «Chacun doit combattre pour la loi comme pour ses remparts.»
François Mastrangelo, Le Pont
Frank Paillard, Les Charbonnières