Dans le Far-West combier, l’extension industrielle poursuit sa marche inexorable. En effet, quartier après quartier, le mitage de l’habitat par d’imposantes constructions ne cesse de transformer l’aspect du village du Brassus, donnant à l’art de vivre un goût particulier… C’est ainsi que le terme densification, très en vogue en milieu urbain, s’applique également dans le secteur industriel de l’extrême ouest, jadis campagnard, de notre vallée. A telle enseigne, par exemple, qu’une usine devrait s’édifier, en face de la «chocolatière», jusqu’à une hauteur de 18 mètres! Avec tous les projets en cours et ceux que l’on ignore, il se pourrait que le quotidien des habitants du Brassus subisse quelques ombrages… Mais c’est là la rançon du développement; n’est-ce pas chers lecteurs?… Cette mixité renforcée entre habitat et industrie, avec comme corollaire l’augmentation des flux motorisés, n’ira pas sans causer quelques contrariétés parmi la population indigène.
Conscientes de la nécessité d’expliquer ce nouveau concept, les autorités ont décidé d’informer le public des nombreuses réalisations prévues partout, et surtout celles qui verront le jour aux abords de la gare du Brassus. Ce secteur sera prochainement signalé par des panneaux ZIN (zone industrielle novatrice). C’est ainsi que le gratin politique, économique et religieux de la commune commentera, puis bénira une maquette illustrant «le village du Brassus en 2022». Cette présentation aura lieu exceptionnellement le jour de Pâques à 11h, dans le hall de la station ferroviaire. Plus qu’un sacré événement, ce sera en quelque sorte un événement sacré… Ce développement original d’une partie de notre commune ayant vivement intéressé le monde de l’architecture, le voile de la maquette sera levé par la célèbre architecte tessinoise Marie Obota, à qui l’on doit d’audacieuses réalisations en Suisse, et surtout à l’étranger. A cette occasion, la municipalité offrira le vin d’honneur aux habitants du lieu, ayant choisi à dessein un excellent «Clos des murailles» 2016.
Parallèlement à cet événement, les responsables politiques de cette évolution paysagère expliqueront quelles compensations seront offertes aux citoyens de la ZIN qui voudraient continuer d’essayer de tenter de mener une existence paisible, sommeil compris, au sein de certaines zones. Dans ce but, demande a été faite à l’Etat pour abaisser à 20 km/h toutes les routes arpentant le village. Plus besoin de repeindre les lignes jaunes, convivialité assurée, allongement de la période harmonieuse du ronronnement des moteurs et absorption beaucoup plus étalée dans le temps des particules fines si bénéfiques pour les poumons… De plus, pour pallier le manque de places de stationnement au cœur du village, un consortium industriel propose de prendre en charge l’édification d’une tour de parcage circulaire de 20 m de diamètre et de 30 m de hauteur, entre le Temple et la Lande. L’église bénéficiera en quelque sorte d’un deuxième beffroi… Ce qui permettra à une centaine de voitures connectées de se parquer automatiquement, en épi, sur les 10 étages de cet édifice futuriste. Ce sont là 2 exemples des améliorations de notre qualité de vie qui nous seront proposés. A ce propos, on ne serait pas surpris que notre cher hôpital, en passe d’être sauvé, n’envisage la construction d’une aile dédiée à la neurologie… Chers lecteurs concernés, votre environnement va se transformer radicalement en peu d’années. Venez le constater en ce jour de fête pascale, à 11h, en gare du Brassus.
Herbé