Le Tour mondial XTERRA a fait halte à la Vallée de Joux le 23 juin. Dans une ambiance internationale et une organisation très solide, 577 concurrents se sont affrontés dans cette discipline terrible, 100% «nature» par rapport au classique triathlon et de plus en plus populaire.

Le terrain de foot des Charbonnières, à peine remis du tournoi à six, accueillait pour le week-end des 23 et 24 juin une infrastructure autrement plus lourde, celle du XTERRA Switzerland, unique étape helvétique de cette course de cross-triathlon: parc à vélo dite «zone de transition», couloirs de course, tapis d’entrée et de sortie dans le lac Brenet, stands des officiels, catering (restauration), bornes de chronométrage et balai des drones assurant une rediffusion en direct de la course sur écran géant, sans oublier les speakers, en français, en allemand et en anglais.
Sud-Africaine victorieuse du format léger
Le matin, c’est le XTerra «light», programme plus léger. Nous faisons connaissance de la victorieuse en catégorie féminine, Danielle Feldmann. C’est sa première participation à un XTERRA hors de son Afrique du Sud natale et seulement sa seconde course. Elle a suivi son boyfriend et voulait être disponible pour l’encourager l’après-midi, à l’occasion de l’épreuve complète, au long du parcours. «J’ai eu de la peine à entrer dans l’eau, ce matin», fait-elle en frissonnant, «parce que l’air était frais. Le cadre ici est magnifique, avec ce passage en VTT dans la forêt… Mais la Suisse est chère, tout de même, pour une bourse africaine…», ajoute-t-elle avec une moue. Justement, comment se fait-il que les Sud-Africains soient si forts dans cette discipline? «C’est une équipe de copains qui viennent tous de la région de Stellenbosch. Vous connaissez Stellenbosch? Oui, pour le vin, mais il n’y a pas que ça. Le climat là-bas permet de s’entraîner toute l’année. Il est vraiment propice au triathlon!»
Ambiance internationale
Le public combier est peu présent. Le XTERRA est d’abord un événement international et professionnel. Les athlètes se connaissent et se saluent comme de vieux copains, eux qui se retrouvaient il y a peu au lac de Garde et se retrouveront dans une semaine dans les Vosges. La répartition des 577 concurrents se présente comme suit: un tiers français, un tiers suisse, un tiers autres nations. Les maillots blancs et verts de la seule équipe professionnelle de XTERRA au monde se remarquent: le team T Vert, créé il y a une année et demie. Son champion, Arthur Forissier, a triomphé ici-même l’an dernier, c’est l’homme à battre. Son chef d’équipe, Sylvain Fesquet, qui suivra ses poulains tout l’après-midi au guidon de son vélo, explique: «On est une équipe de copains, on a tous 24 ans. Si les Français sont bien représentés aujourd’hui, c’est parce qu’à la base, le triathlon est une discipline prisée en France et aussi parce que nous sommes à deux pas de la frontière». De fait, les chambres d’hôtels dans les environs étaient monopolisées jusqu’à Lajoux dans le Jura français.
Les coureurs favorisés
Un mot sur le XTERRA Switzerland et le parcours du jour, aux environs du Brenet et des Charbonnières? Sylvain Fesquet: «Ce n’est pas celui où le public est le plus nombreux, même si c’est en augmentation. Au niveau technique, le parcours VTT est plus roulant que technique, il y a seulement trois bosses. Chez nous, en France, c’est plus raide et les vététistes moyens prennent beaucoup de retard». De fait donc, la course d’aujourd’hui favorisera donc les coureurs. En début d’après-midi commence l’épreuve complète, dite «silver» (argent). Le gagnant de chaque catégorie (500 mètres de natation, parcours de 13,5km de VTT et cross de 5km à pied) décroche sa qualif’ pour les championnats mondiaux, qui auront lieu fin octobre à Hawaï.
Le favori triomphe
Une trentaine d’élites venant des quatre coins du monde s’élancent les premiers, au cri du chef de course. Puis le gros de la troupe, tous en combi noire. Après un parcours en triangle dans le lac, c’est le professionnel espagnol Roger Serrano, ancien vainqueur du tour européen XTERRA et spécialiste de natation, qui sort le premier du lac. Le temps d’enlever leur combi, de revêtir le casque et les chaussures de vélo, les athlètes enfourchent leur vélo et se lancent dans la boucle. Quelques centaines de mètres sur le bitume, puis bifurcation sous les voies de chemins de fer à la hauteur de Pégase et attaque des chemins caillouteux. Il faudra même porter son vélo aux environs des falaises. A la montée au-dessus de la gare des Charbonnières, l’avance de l’Espagnol Serrano a fondu d’une minute sur ses poursuivants; il n’a plus qu’une demi-minute d’avance sur les blancs et verts qui œuvrent en équipe. Cela ne suffira sans doute pas pour la course. Après le premier tour du Brenet en course à pied, le Français Forissier est déjà passé en tête. Côté dames, c’est la Hongroise Brigitta Poor qui triomphe.
Créée à Hawaï en 1996, XTERRA est aujourd’hui riche de plus de 100 épreuves dans 16 pays différents.



Duvoisin, championne suisse, est 4e des féminines et Ladina Buss, 9e.

