La Fête du Vacherin Mont-d’Or a connu une édition faste, samedi dernier, avec un total de sept mille visiteurs aux dires des organisateurs.

Pas une brume en ce samedi matin 22 septembre aux Charbonnières, le ton est donné. La foule est déjà compacte pour la première des cinq désalpes, celle de l’alpage des Esserts. «2018 était une bonne saison, il ne faut pas se plaindre!», confie le conducteur du troupeau Raphaël Rochat, seul du jour à appartenir à cette grande famille. «On a eu un peu chaud, c’est vrai et il n’aurait pas fallu moins d’herbe. Mais les bêtes ne redescendent pas maigres!». Ses vaches, justement, s’en retournent à l’Epine, lotissement qui domine le lac Brenet alors que les autres bêtes, qu’il avait en estivage, redescendent en plaine.
Le temps pour les claqueurs de fouet lucernois de se produire et l’Amicale genevoise des bouviers de défiler au centre du village, le deuxième troupeau passe déjà. La Fête du Vacherin reste matinale.
Les gens veulent de l’authentique
Combiers, amis du milieu agricole romand et de nombreux curieux se frottent les épaules, parmi eux les expatriés amenés par la structure semi-publique Centre d’Accueil – Genève Internationale (CAGI). Cette année, ils sont venus à deux cars entiers. Mouna Ouldaïssa, l’une des animatrices, n’est pas surprise de voir une telle manifestation continuer de grandir. «Les gens veulent du terroir, de l’authentique, c’est pour cela que nous les emmenons ici». Une pub solide a été faite notamment via les réseaux du tourisme. Mais c’est le genre d’événement dont le public redevient friand. Du reste, les 55 stands sont limités aux produits régionaux, les organisateurs ne veulent pas devenir une forme de comptoir». Seule exception, la poire à Botzi, invitée d’honneur de la manifestation, est fribourgeoise; c’est du reste le seul fruit de Suisse à bénéficier de sa propre AOP. Et tous ces stands «cartonnent». Le troisième troupeau de bovins est passé, talonné par un troupeau de moutons compact mais nerveux.
Allocution pastorale
A midi, la partie officielle est inaugurée par le pasteur Antoine Schluchter, lequel fête ses soixante ans. «le Christ était présent à toutes les fêtes. Il en va du vacherin Mont d’Or comme de l’amour de Dieu: il faut s’approcher et le goûter», proclame le ministre de l’Evangile. Le conseiller agricole Corentin Marchand lui emboîte le pas pour dire: «Chacun peut amener une pierre à l’édifice afin de soutenir le développement d’une économie alpestre, l’entretien du paysage et la perpétuation de nos traditions.»
Après deux brèves allocutions des conseillers d’Etats invités, place à la dégustation, les amateurs se succèdent le long d’une double table pour découvrir le crû 2018 du célèbre fromage.
Belle enchère pour la cloche de bronze
Un peu plus tard, la cloche de bronze mise aux enchères part pour la belle somme de 1’700 francs. Et la fête se poursuit l’après-midi plus bas dans le village avec la journée des alpages du Jura vaudois, destinée à présenter aux professionnels un large éventail du matériel utilisé pour le fonctionnement des alpages. A l’heure du bilan et au nom des organisateurs, Pascal Monneron se dit ravi de cette édition qui n’était pas loin de ressembler à un bain de foule. «Que demander de plus?» conclut-il.


