La Buvette d’alpage du Chalottet a accueilli une rencontre de «la Caisse d’études des jeunes Rochat» le soir du 27 septembre.

Dans une magnifique lumière de fin d’après-midi d’automne, la quarantaine de participants ont entendu une présentation des travaux de Nadège Rochat, boursière émérite de la fameuse caisse à l’époque de ses études en SSP. La jeune femme a présenté sa thèse de doctorat en psychologie du sport consacrée aux adeptes de courses d’endurance extrême. Plus tard dans la soirée, autour des tables de la buvette située au-dessus des Charbonnières, Loïc Rochat présentait son projet de publication sur la famille. Tous porteurs du patronyme, les invités s’identifiaient à leur prénom inscrit sur une étiquette. Ils étaient en majorité issus de la Plaine… et même de plus loin. Nous avons en effet échangé avec une Rochat trilingue habitant à Mexico.
Retour en arrière: le «doyen» Rochat
«6000 francs à croître jusqu’au revenu de 30 louis par an, avec pour but d’affecter la rente de son capital à la contribution des frais d’études de jeunes garçons portant le nom de Rochat, à la vocation de ministre [de l’Evangile], d’avocat, de médecin et à tel autre état honorable pour lequel les études sont indispensables». Ainsi était constituée, en 1840, la fondation du pasteur Abraham-Elie Rochat par lequel ce dernier, célibataire, léguait une partie de sa fortune à sa famille élargie en répondant à un besoin: en effet, à l’époque la Vallée de Joux se fermait complètement à l’hiver et les étudiants devaient rester en pension toute l’année. Plus d’un jeune Rochat n’aurait pas autrement eu les moyens de mener des études supérieures. Il fallut entendre 1867 pour que le revenu annuel de la fondation initiale soit atteint et c’est un certain Louis Rochat qui fut le premier boursier de la Caisse d’études des Rochat. Il fut pasteur, tout comme le second, Charles-Edouard Rochat, boursier quinze ans durant!
Recherche de fonds
Avec le temps, le comité a assoupli les règles d’octroi des bourses en matière de professions et de sexe, également (lire ci-dessous). Le boursier actuel depuis deux ans, Pierre-Samuel Rochat, a été choisi parmi trois candidats et se forme comme technicien ETS chez Audemars Piguet.
Quand aura lieu la prochaine nomination? «Notre habitude est d’attendre la fin des études du boursier pour lancer la procédure de candidature suivante, par le biais de la feuille des avis officiels», confie Eric Rochat. «Nous voulons vraiment que cette bourse ait du sens. Une telle bourse qui apparaît tous les cinq à huit ans, c’est presque anecdotique et vu les montants, il faut plutôt parler d’appoint aux études», relève encore le président. «On ne peut pas rivaliser avec la famille Sandoz qui a une bourse sur le même mode mais nous aimerions pouvoir donner des montants plus importants pour des durées plus courtes». La rencontre du Chalottet visait justement à continuer de faire connaître la Caisse d’Etudes, dans un cadre convivial. «Ce qui est étonnant c’est que cette initiative dure toujours», conclut Eric Rochat avec le sourire.
33 boursiers à ce jour
Jusqu’en 2004, trente-trois jeunes Rochat ont bénéficié de la bourse. De la liste des boursiers ressortent rapidement d’autres professions que celles nommées dans le texte original: ingénieur, chimiste, plusieurs économistes HEC, des ingénieurs. La première femme à en bénéficier fut, en 1996, Laurence Rochat-Stettler, une médecin qui enseigne aujourd’hui en Guyane française. Une chose n’a pas changé, c’est la constitution du comité, à savoir, un pasteur, un avocat et un médecin, tous Rochat, évidemment. Ceux-ci restent en poste pour une génération environ. Le président actuel, Eric Rochat, médecin et ancien conseiller aux Etats, est entré à la Caisse en 1992.



