Sina Frey organisait une journée portes ouvertes «à la rencontre de soi par la créativité» samedi 8 décembre, à l’Essor. Journée qui s’est transformée en week-end, tant le succès a été au rendez-vous! On a joué le jeu et on s’est laissé guider. Impressions.

Sina
«Cela fait plusieurs années, huit exactement, que je m’intéresse et pratique la méthode du journal créatif, explique Sina Frey, fondatrice de Créaexpression, je l’ai découverte par un livre. J’étais déjà intéressée par les différentes formes d’expressions de la créativité, avec lesquelles on peut se connecter à nos ressources profondes… pour mettre plus de créativité dans notre vie. Je me suis formée pour traduire la méthode en allemand dans un premier temps. A l’époque j’avais plusieurs casquettes, mon quotidien était très chargé: pas le temps, toujours plus vite et pas moyen de faire autrement. J’ai fait plusieurs stages et je pratiquais cette méthode chez moi, régulièrement. Cela m’a permis d’ouvrir un espace plus grand en moi: le fait de créer un objet concret permet de poser un autre regard sur ce qui nous entoure, un effet miroir. On utilise les informations qui remontent de notre subconscient pour aller de l’avant, et petit à petit le regard que nous portons sur la vie change, c’est ce qui m’a incitée à me former pour la traduction, je voulais que le plus de personnes possibles puissent en profiter, c’est tellement efficace! Cela m’a beaucoup aidée lors de la fermeture de l’hôtel.» Les circonstances lui offrent l’opportunité de s’y consacrer à plein temps, elle adapte la méthode aux entreprises, apportant un nouveau souffle sur la résolution des conflits, introduisant des formes de communication différentes.
Le journal créatif©
C’est un outil d’exploration de soi et ses ressources, qui allie d’une façon originale le monde de l’écriture, du dessin (des couleurs) et du collage, fondée sur des notions de psychologie et d’art-thérapie. En pratique, nul besoin d’être Van Gogh ou Claude Monet pour participer, le but n’est pas de faire des œuvres d’art. Par divers exercices pratiques que l’on aborde d’une façon très ludique au départ, des émotions, des sentiments remontent à la surface sans même s’en apercevoir. Sur une première table sont disposés plusieurs papiers sur lesquels sont inscrites des émotions. On en choisit un au hasard, et on doit dessiner cette émotion, écrire ce qu’elle nous fait ressentir, ce qu’elle représente et on termine par un collage qui incarne, pour nous, cette émotion. Déjà là, on s’aperçoit que notre interprétation est différente du celle du voisin qui a vu tout à fait autre chose, avec le même mot. Sur la table d’à côté, c’est sur le deuil que l’on travaille «pour faire plus de place dans notre vie» explique Sina, un thème dont elle a fait sa spécialité. Sur une autre table, c’est en binôme que l’on s’exprime, sur une musique que l’on choisit, on ferme les yeux et on se laisse guider par la main de l’autre, effectuant «un dessin à deux mains». En ouvrant les yeux, on peut compléter le dessin. Pour le nôtre, on y a vu une souris sur un skateboard. «La grande force de cette méthode est d’avoir confiance dans les choses qui sortent, explique Sina, la première chose est de lâcher prise, d’accueillir ce qui vient et le prendre comme il est. Souvent les gens reviennent et deviennent addict, c’est une méthode bienveillante et douce».
Addictif
Et oui, c’est addictif. On a envie d’y retourner, piqué par la curiosité qu’ont engendré les premières impressions. C’est le cas de Sandrine, qui s’est vu offrir un atelier par son époux l’an passé et qui depuis a accroché. «Je me réjouis d’y aller et je suis contente que ça se termine car on dépose beaucoup de bagages, j’en sors vidée! C’est devenu un besoin, un moment où je peux poser les choses dans le calme. Sina nous donne les directions et on travaille dans notre bulle sur un thème bien précis. Cela permet d’évacuer, d’être plus zen, plus détendue, plus ouverte à la discussion, ce qui n’était pas le cas avant. Ces ateliers m’ont beaucoup aidée, je me suis rendu compte que je ne suis pas nulle, que j’ai des sentiments, une vie et surtout je suis dans le moment présent. On croit se connaître mais on se découvre et pas toujours comme les autres nous voient. Je le conseille à tout le monde, il faut le faire au moins une fois, et vous allez être pris dans une tempête émotionnelle! Finalement c’est tout bête mais ça aide! On ne s’écoute pas assez!»
Sina Frey propose des ateliers au Brassus, pour les adultes mais également pour les adolescents. Des ateliers intergénérationnels sur beaucoup de thèmes de la vie, ouverts et accessibles à tous ceux qui veulent voir leur monde différemment.
Tous renseignements sur www.creaexpression.com

