Le Pôle Santé, en cette année de mise en place, a convoqué les professionnels le 23 mai à l’Hôtel de Ville du Sentier pour une séance d’information et d’échange entre partenaires de santé. L’adhésion des prestataires de santé privés et de la population à cet outil sera d’autant plus grand qu’il sera ressenti comme local et communautaire. Les points à retenir.

35 intervenants en santé publique et communautaire, directeurs d’établissements, praticiennes indépendantes, médecin dentiste et autres ministres des cultes ont répondu présent à l’invitation du Pôle Santé Vallée de Joux. L’occasion pour sa directrice, désormais active à plein temps, Pascale Meylan, de rappeler en introduction les éléments essentiels du projet.
La Vallée a le potentiel d’être un modèle d’avenir
L’organisation de la reprise des missions de l’hôpital et du CMS est en cours et se poursuivra jusqu’à la fin de l’année. En plus d’être un acteur économique régional (avec ses 230 employés), le Pôle Santé va devenir la porte d’entrée du système de soins à la Vallée de Joux et un acteur de proximité: la taille de la région, son identité forte et son éloignement périphérique jouent ici en sa faveur en matière de soins. Qu’est-ce à dire? La politique sanitaire 2018-2022 du Canton prévoit une réorganisation des soins et de l’accompagnement des patients en recentrant ceux-ci sur la communauté; qui mieux que la Haute Combe pour être le pilote de ce nouveau modèle? Tel était le message de Pascale Meylan: «Soyez force de proposition! Le Canton attend que nous soyons innovants dans la manière de mettre en place ce Pôle Santé… et le temps passe vite!»
Mettre en lien tous les acteurs
C’est surtout dans le domaine de la communication et de la coordination que des avancées sont attendues, tant il est vrai que les acteurs de sa santé fonctionnent en silo dans le canton et que la conception des soins reste encore centrée sur l’hôpital. Mais les choses changent. Des soins intégrés, autrement dit, une prise en charge en réseau, seront au bénéfice du client-patient.
C’est le message du président du Pôle Santé, dans lequel les communes ont la main comme dans tout ce qui se fait à La Vallée ou presque, Maximilien Stauber, municipal au Lieu: «Notre but n’est pas d’asseoir une hégémonie, l’on ne fera pas tout nous-mêmes mais on facilitera l’activité de tous les prestataires publics et privés en les mettant en lien. Nous savons qu’il n’est pas facile de se lancer comme indépendant… Ici, le Pôle Santé apportera son appui.»
Indépendant(e)s et médecines parallèles en quête de visibilité
Parole aux partenaires de santé présents. Plusieurs prestataires de médecines alternatives demandent concrètement comment collaborer, autrement dit: à faire connaître et reconnaître leur travail (massothérapie, art-thérapie et autres) et à avoir accès à une clientèle. Une plainte, souvent entendue ailleurs, sur le manque de reconnaissance entre médecine traditionnelle/allopathique et douce/parallèle est vite tue: Pascale Meylan évoque la possibilité d’événements en commun.
Une sage-femme et une infirmière indépendantes relèvent en écho que les responsables du Pôle Santé les ont rencontrées tôt dans le cadre du projet, avec succès; elles sont aujourd’hui bien intégrées et leur agenda professionnel déborde. Le «groupe des partenaires» ainsi nommé semble fonctionner à satisfaction, comme c’est aussi le cas au Pôle Santé de Ste-Croix. Autre acquis du Pôle Santé Vallée de Joux, la mise en place d’une supervision en psychiatrie pour trois entités locales (Croisée de Joux, CMS et infirmières indépendantes) fort appréciée de ces derniers. Reynold Keusen, coordinateur du transport bénévole et ses 25 bénévoles, a évoqué l’éventualité que le Pôle Santé reprenne le volet administratif de cette activité.
Continuer sur la lancée
Tout ce qui concerne le futur des soins à La Vallée n’a pas été mis en discussion car le Pôle Santé garde bon nombre de prérogatives (lire ci-dessous). «Le but de ce soir est de trouver cet échange. J’aimerais qu’on crée une suite à cette rencontre et qu’on garde un lien», conclut Pascale Meylan. Une répétition de cette séance large entre partenaires de santé est prévue au printemps 2020. Quant au «groupe des partenaires», celui-ci se retrouve tous les six mois.
Soins à domicile et ambulatoire:
deux domaines de développement primordial
L’hôpital de La Vallée, on s’en souvient, a subi une cure minceur à la fin des années 2000. Il ne retrouvera pas son envergure de jadis avec le Pôle Santé. Le projet actuel vise à maintenir et à affermir les services actuels à la population, notamment dans le médico-social avec la notion d’hôpital de proximité et d’assurer une transition institutionnelle en douceur.
Dans le concret, le Pôle Santé va s’attacher à développer surtout la chirurgie ambulatoire et à définir la médecine de premiers recours. Le bloc opératoire fonctionnera deux jours par semaine. La création d’un cabinet de groupe est aussi annoncée, avec la volonté d’attirer de jeunes médecins à La Vallée.
Mais c’est surtout dans le domaine de la psychiatrie, avec le vieillissement de la population, que l’effort va porter. Un EMS sera mis en place dans les cinq ans. Il y a aussi de la place et de la demande à la Vallée de Joux pour un éventuel pédiatre.
Un logo de plus avec la Dent
Invité du stand de la SIC au récent Comptoir, le Pôle Santé faisait élire son logo par les passants. Promesse tenue: sans surprise réelle, les Combiers ont plébiscité celui des trois logos qui comprenait leur emblème, j’ai nommé la Dent de Vaulion surplombant le lac, sous un ciel orangé et le tout inscrit dans un cercle qui dit à la fois l’inclusion dans un espace fermé et les échanges intérieurs.