Pour sa dixième édition, la Vallée de Joux a poussé la barre encore plus haut en portant son plus long parcours à 85 kilomètres, neuf de plus que l’an dernier. Le passage à cinq distances était déjà acquis l’an dernier. Mais la formule actuelle, de 12 kilomètres jusqu’à la distance précitée, permet à la course la plus populaire de l’année en la Haute Combe de rivaliser avec d’autres épreuves de grand fond organisées notamment dans les Alpes

Aurélien Patot, arrivé un quart d’heure après lui
Paysages de rêve
Ce dixième Trail Vallée de Joux a bénéficié d’une météo exceptionnelle après dix jours diluviens, le soleil accompagnant les coureurs tout au long du parcours – sauf les longues distances, parties au milieu de la nuit: sauf également les crêtes, où un vent fort et froid a fait souffrir plus d’un coureur. Mais tous relevaient à l’arrivée la beauté des paysages «à couper le souffle» (vue sur le Léman dans la descente de Montricher et vue sur le lac de Joux de l’autre côté), ainsi que l’accueil impeccable des bénévoles aux points de ravitaillement. Chaque coureur qui a terminé dans les temps a reçu un vacherin et une bouteille de blanc.
Quelques résultats
Varié et technique, le parcours le plus long passait notamment par le Mont d’Or, le col du Jougne, la Dent de Vaulion et le Mont Tendre. Il a vu le coureur d’origine népalaise Sangé Sherpa, inscrit de dernière minute, boucler en 8h26 minutes. Celui-ci s’est rapidement détaché, a creusé l’écart dans les descentes et termine avec quinze minutes d’avance sur son premier dauphin, Aurélien Patot d’Ecublens.
Deux Combiers se sont distingués avec des podiums sur 85 km: Paulo César Fernandes Dias, du Sentier, troisième chez les hommes et Alice Raoux du Pont, également troisième chez les femmes. Sur les autres distances, seul Enzo Todeschini du Sentier, deuxième sur 12 km, s’est extrait de la forte concurrence des coureurs de plaine et de France.
Le Trail Vallée de Joux 2019 en quelques chiffres
Point culminant: 1’678 m (Mt Tendre)
Point inférieur: 616 m (Le Day)
Dénivelé vertical (sur le long parcours): 3’900 mètres
Total des inscrits: 1560
J’ai appris à faire des pauses
Julien Ferrari, de Chéserex sur Nyon, 76e au classement sur le parcours de 51 km, première participation.
«Je me suis mis au trail l’an dernier seulement et celui-ci était mon troisième et dernier de l’année. Même s’il est moins raide que les Dents du Midi, par exemple, ce Trail Vallée de Joux n’a rien à envier aux grands rails alpins, en termes d’organisation et de paysages. J’ai pris chaque fois des pauses aux ravitaillement, totalisant trente minutes sur le parcours; précédemment, j’étais passé un peu tout droit et je l’ai payé chèrement dans les montées, par la suite. Je ne refais plus cette erreur.
Le début du parcours est plat assez longtemps (passage derrière le lac Brenet avant la descente sur le Mont d’Orzeires ndlr), idéal pour s’échauffer. J’ai souffert dans les multiples petites remontées sur la fin. Seule critique aux organisateurs: des points de ravitaillement trop exposés au vent, une tente aurait été appréciée. Au final, j’ai couru plus fort que ce que je pensais, terminant en-dessous des huit heures, très fatigué. Reviendrai-je l’an prochain? Peut-être pour tester le 36 km, sinon je préfère découvrir de nouvelles choses.»
Un parcours parfait à mes yeux
Alexandre Borr, Le Sentier, cadre cher Jaeger-LeCoultre, 59e au classement sur le parcours de 85 km (13h40 de course).
«Ce trail est vraiment une course magnifique, qui clôture la saison; on va passer au ski de fond, maintenant. Elle mériterait d’être plus connue encore. Je l’ai du reste déjà faite à l’époque où je n’étais pas encore Combier. Chapeau aux organisateurs pour le circuit franco-suisse, parfait à mes yeux. Je retiendrai les passages dans des sortes de petits tunnels au-dessus de Vallorbe. Tous les coureurs, dont beaucoup de Français et d’Alémaniques, étaient enchantés.
Pour ma part, je suis tombé au trentième kilomètre, j’ai fait une roulade et je boitais… Dans des cas pareils, il faut garder sa cheville chaude, serrer les dents un moment et j’ai recouru. J’ai accompagné un camarade des Rousses qui courait une telle distance pour la première fois. On a terminé en 13h40. De mon côté, je récupérais encore du marathon de Berlin, il y a deux semaines.»

