Le climat et l’environnement s’affichent en tête des préoccupations actuelles. Avec sa nature préservée de carte postale, ses hauts marais et son parc, mais aussi son développement économique et énergétique dont elle doit concilier les intérêts, la Haute Combe est un riche terrain d’étude.
Cette rubrique est consacrée aux initiatives locales, qu’elles soient publiques, privées ou industrielles.
Quand on vient s’installer à la Vallée de Joux, bien que les transports publics soient de qualité, l’acquisition d’un moyen de transport personnel donnant toute liberté de mouvement s’avère nécessaire. Si la grande majorité des gens se tournent vers la voiture, ce n’est pas le cas d’une famille habitant au Lieu qui a fait le choix de se déplacer à vélo.

Pas forcément pour l’écologie
Arthur Lespagnol est ingénieur civil à la Commune du Chenit, avec Lucille Bolomey, assistante en soins et actuellement serveuse, ils sont les heureux parents de Maïk et Timéa. La petite famille habite au Lieu et pour se déplacer, ils ont choisi la petite reine qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente. «Bien sur que c’est plutôt bon pour l’écologie mais ce n’est pas ma motivation première nous explique Arthur. Pour moi la voiture a pris trop de place dans notre société. Le bruit, le stress, le danger, l’occupation de l’espace public. Je ne veux pas alimenter ceci.»
Pas forcément économique
Le jeune trentenaire enchaîne «Notre motivation n’est pas non plus uniquement économique car nos montures ne sont pas données! Pour chaque situation son vélo: Course, voyage, vtt avec ou sans remorque. Mais au final c’est plus simple, nous n’avons plus de voiture à gérer: l’essence, le parcage, les amendes, les services au garage ce sont tout un tas de soucis qui disparaissent.»
Et en pratique?
«Avec nos enfants en bas âge, c’est plutôt le vélo électrique que j’utilise au quotidien, explique Lucille, je fais régulièrement Le Lieu – L’Orient pour les emmener à la garderie ou faire les courses, en passant par les Esserts-de-Rive car il y a moins de trafic. Et cette petite côte, avec un vélo musculaire, la remorque et les enfants, c’est faisable mais je n’ai pas la motivation tous les jours. Bien entendu nous sommes vulnérables sur la route mais on évite les heures de pointe et puis finalement ça n’est pas plus dangereux qu’un véhicule sur une autoroute.» «En 1 an, enchaîne Arthur, j’ai plus de 7000 km au compteur mais ce n’est pas pour autant que j’ai la forme. Le moteur électrique réduit considérablement l’effort à fournir: c’est comme de la marche mais en plus rapide. Maintenant lorsque je vais faire une virée en vélo «normal» avec les amis je ne les suis plus! La météo n’est pas un souci! La route est impraticable peut-être cinq fois dans l’année. On appréhendait le premier hiver mais bien équipés ça s’est finalement bien passé!»
On prend le temps
«Pour nous paradoxalement c’est la liberté sans voiture. En Suisse on a la chance d’avoir un réseau de transport public exceptionnel et de nombreux itinéraires cyclables même si La Vallée et la Suisse romande en général pèche un peu dans ce dernier domaine… On prend le temps! En ce moment, c’est plutôt facile car nos enfants sont en bas âge et, nos professions nous le permettent. Et puis on est tellement bien à La Vallée que ça limite les voyages. Ce sont nos amis qui viennent souvent nous voir! C’est vrai qu’on renonce parfois à certaines visites. Si vraiment on est coincés, entre la famille, les amis, les voisins ou la location on trouve toujours une solution». La famille Lespagnol-Bolomey montre qu’habiter à La Vallée et ne pas posséder de voiture, c’est possible!