Ils et elles ont vaillamment lutté contre Daech, contre la terreur, contre l’instauration de la charia. Ils et elles se sont opposés victorieusement à ceux qui veulent détruire le mode de vie occidental, dont la démocratie et la laïcité sont les fers de lance. Et contrairement à ce qu’affirme le sultan ottoman, ce ne sont pas les Kurdes qui sont des terroristes, mais bien ceux qu’ils ont capturés. Ce peuple kurde, sans cesse pourchassé, est épris de liberté, de justice et d’égalité. Ses soldats ont emprisonné les égorgeurs salafistes, en attendant qu’ils soient jugés par leur pays d’origine; en vain… Les autorités kurdes n’ont pas fait justice expéditive, imitant en cela les mœurs judiciaires occidentales… Leur administration, mise en place au nord-ouest de la Syrie, a laissé chacun pratiquer librement sa religion, elle a donné la parole et le pouvoir aux femmes, qui sont traitées dignement, et qui font preuve d’un courage exemplaire dans des circonstances dramatiques. Comment pouvons-nous accepter sans autre que la récompense pour de telles actions héroïques soit la destruction programmée de cette communauté, qui a tant de points communs avec nos sociétés occidentales?
Le président turc, qui exècre cette race, y va de ses bombardements, son armée s’introduit en Syrie pour chasser ceux qu’il a l’outrecuidance d’appeler «des terroristes». Il a même le culot de nommer cette basse besogne «source de paix»… A quand le prix Nobel de l’hypocrisie? Le candidat est tout trouvé… Le sultan est heureusement freiné dans ses pulsions destructrices par le président russe, lequel a beaucoup de mal avec la démocratie, et qui peut ainsi asseoir son hégémonie dans la région, lâchement abandonnée par les Américains. Tout cela fait le jeu du président syrien, qui peut réinvestir les lieux avec la bénédiction du tsar….
Pour sauver leur vie, les populations kurdes doivent fuir à l’est, au nord de l’Irak. En fuyant la mort, ils font, malgré eux, le jeu des véritables terroristes, qui s’éparpillent sans doute dans la nature! L’occident compatit, mais peine à agir… Le clown américain, tweeteur en chef, lui aussi en mal avec les institutions démocratiques, applaudit son ami Poutine! On croit rêve…
A force de laisser faire n’importe quoi à ces gouvernements totalitaires, nos pays occidentaux, attachés à la démocratie, pourraient bien prendre le retour de balancier dans la figure. Ne serait-il pas temps d’avoir un peu plus d’égards pour celles et ceux qui nous ont aidés à repousser les coupeurs de gorge?
Herbé