Depuis quelques années, des boîtes à livres fleurissent un peu partout dans les villes et les villages. C’est une riche idée.
Une boîte à livres, c’est un lieu d’échange qui permet d’éviter le gaspillage, de promouvoir la lecture, de faire vivre des livres qui dorment au fond des bibliothèques. Et lorsque la boîte est sur un lieu de passage dans la rue, c’est un stimulant à la curiosité. Quand je passe devant, je regarde à l’intérieur, j’aime m’arrêter quelques minutes à feuilleter les livres, lire quelques pages, c’est un petit plaisir non programmé, cueilli au bord de la route. Et si une autre personne en fait de même, c’est peut-être l’occasion d’échanger quelques mots.
Une telle boîte existe près de la gare du Sentier, à la route Neuve, installée par l’entreprise d’Alain Ruschetta, et elle était toujours remplie de livres. Or depuis deux semaines environ, cette boîte est vide. Le hasard a fait que je vois un jour une personne prendre les deux livres que je viens de mettre dans la boîte vide et s’en aller sans vraiment les regarder. Bon, j’ai mon idée là-dessus, mais il me faut vérifier. Le matin suivant, j’apporte une série de livres bien différents les uns des autres, je passe quelques heures plus tard… plus de livres. Je répète l’opération le jour d’après, même chose, les livres ont disparu.
Donc quelqu’un vide systématiquement la boîte à livres, pour les vendre dans un marché ou un vide-grenier sans aucun doute. Je trouve ça désolant. J’espère que cette personne va lire ces lignes, et se rendre compte que pour quelques pauvres petits sous, elle se livre à un détournement qui porte préjudice à toute une collectivité.
Bernard Walter