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Accueil » Aux Chemins de Traverses » Liban, novembre 2019

Liban, novembre 2019

La rédaction 28 novembre 2019 9 h 00 min Pas de commentaire

Comment le Liban, dès le 17 octobre 2019, a-t-il été secoué par une crise d’une ampleur jamais vue, jetant dans les rues des centaines de milliers de personnes de tous âges et de toutes confessions? Comment ce peuple braillard et indiscipliné mais aussi généreux et joyeux en est-il arrivé à s’unir autour d’une idée simple, celle de l’appartenance à un peuple reniant de ce fait les allégeances aux partis confessionnels qui ont divisé le pays? L’histoire retiendra comme élément déclencheur la décision gouvernementale de taxer la messagerie WhatsApp. Mais la crise couvait depuis des années; il suffisait d’écouter des gens de tous milieux, du chauffeur de taxi au politologue averti, faisant écho d’insatisfactions grandissantes. La crise couvait mais le gouvernement retranché dans ses politicailleries habituelles n’avait rien vu venir.

Un système politique à bout de souffle

Depuis 1943, le système politique obéit à une règle qui veut que la présidence soit attribuée à un chrétien, le poste de premier ministre à un sunnite et celui de président du parlement à un chiite afin que le poids des principales appartenances religieuses soit respecté. Deux blocs parlementaires divisent la classe politique. Le premier regroupe le parti chrétien du président Michel Aoun et les deux partis chiites Amal et Hezbollah. Le second bloc est composé des partis sunnites, d’autres partis chrétiens et d’un parti druze. En réalité, il s’agit d’un gouvernement de façade face au Hezbollah inféodé à l’Iran qui dispose d’une milice surarmée pouvant se confronter avec l’armée nationale et menacer Israël avec ses missiles. Le poids du Hezbollah, même si l’aide financière iranienne est en baisse en raison des sanctions américaines, reste incontournable; cependant, une partie de ses partisans ont rejoint le mouvement de contestation ainsi comme j’ai pu le constater à Nabatyé, l’un de ses fiefs dans le Sud. Le premier ministre Hariri a démissionné; des tractations sont en cours pour désigner un nouveau chef de gouvernement.

Une corruption endémique

La corruption par le captage des deniers de l’état ou pour l’obtention de passe-droits est endémique. Il s’agit pour un parti de faire fonctionner la pompe aspirante et d’en faire refouler une partie congrue sur ses électeurs. Les zaim, les chefs, ont accumulé des fortunes et vivent dans une débauche de luxe. J’en avais été témoin à la permanence d’un député où une foule de quémandeurs se pressaient. Une jeune fille aspirant à un modeste poste dans un ministère côtoyait un homme venu solliciter de l’argent pour des médicaments. En l’absence d’un état digne de ce nom, chaque parti repose sur le clientélisme. On dépense des milliards lors des élections, les grands partis disposent de chaînes TV pour un pays de quatre millions d’habitants. Avant les dernières législatives, une quinzaine de milliers de fonctionnaires furent engagés dans la fonction publique déjà surgonflée. Pour y faire quoi? Mystère mais cela rapporte des voix et tout le monde se fiche de l’état des finances.

Dimanche paisible à Zeytouna Bay

Interdiction de nager, de pêcher, de marcher sur les pelouses indique un panneau à l’entrée de la luxueuse marina de Beyrouth. Des garçons plongent dans une eau aux reflets de mazout, des hommes pêchent et des jeunes prennent un bain de soleil. Cette occupation par une centaine de personnes le temps d’un dimanche est hautement symbolique car les lieux appartiennent à un ancien ministre, enrichi dans des affaires ne fleurant pas la lavande. Dire que ce politicien avait été pressenti pour remplacer le premier ministre démissionnaire ce qui démontre une fois de plus que le président est incapable de sortir de manière crédible de la crise.

La vie en rose?

Mon habituel chauffeur ainsi que sa fiancée viennent de perdre leur emploi et se voient contraints de vivre chez leurs familles. Le rêve d’un mariage avec la belle robe blanche et les poignées de riz lancées à la volée s’est évanoui. La vie quotidienne ressemble à un casse-tête. En raison des coupures d’électricité et d’eau, ils sont obligés de contracter des abonnements fort onéreux auprès de compagnies privées. On dort à Beyrouth au son des générateurs et du bruit de la noria de camions apportant l’eau potable. La scolarité des enfants est payante et les bonnes universités sont hors de prix. S’ajoutent à ces dépenses les loyers onéreux en ville qui obligent les classes moyennes à trouver des logements éloignés des lieux de travail ce qui grève le budget «transports».

Et si le pays retombait dans la violence?

Cette éventualité n’est pas totalement à écarter considérant l’incapacité de la classe politique de résoudre la crise. Il suffirait d’un rien pour que les armes sortent des placards. Un militant du parti druze de Walid Joumblatt a été abattu par un soldat qui voulait protéger son colonel à un barrage routier. Le lendemain à Jal el Dib au Nord de Beyrouth, j’ai été témoin à une centaine de mètres d’un second incident: un homme, sorti tranquillement de sa voiture, s’est mis à tirer sur un groupe de jeunes. Quatre blessés ce qui tient du miracle et panique dans la rue: des gens refluaient à toutes jambes, d’autres allaient à contresens pour le maîtriser. Il s’en est tiré avec un visage ensanglanté et sa voiture démolie. Les ambulances de la Croix-Rouge libanaise, institution très respectée, arrivèrent à toute pompe et deux jeunes sonnèrent le tocsin, vieux réflexe des temps de guerre. Cet incident sera partagé en quelques minutes sur les réseaux sociaux avec tous les risques d’amplification et de simplification que cela comporte. S’agissait-il d’un simple citoyen las des coupures de routes ou d’un membre instrumentalisé par le CPL, le parti du président, pour semer le trouble? Un ami politologue chiite opposant de longue date au Hezbollaz a reçu des menaces de même que des journalistes ayant souligné le jeu délétère que joue «le parti de Dieu». L’Histoire libanaise a toujours démontré qu’un «accident» est toujours possible.

Jean-Yves Grognuz,
le 22 novembre 2019

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