Par chance, le Patrimoine se dote dès ce mois de décembre de deux vitrines. L’une, par la grâce de la commune du Chenit et des responsables de la Galerie de l’Essor, sera placée dans le hall de cette dernière. L’autre s’offrira à votre vue proche de l’entrée de la Poste du Sentier.
Avec ces deux vitrines, le Patrimoine a enfin la possibilité et le plaisir de vous offrir quelques-unes de ses trouvailles comme aussi de vous exposer bientôt ses projets les plus immédiats.
La vitrine de l’Essor, pour l’heure, rend hommage à quelques personnes qui ont contribué de manière importante à enrichir les collections du Patrimoine. Ce ne seront toutefois que des objets de faibles dimensions de par la place réduite mise à disposition. Les accompagnent des documents dont certains d’une grande valeur ethnographique, tel ce dictionnaire patois-français concocté en son temps, première moitié du
XXe siècle, par le pasteur Georges-Frédéric Meylan, dont la famille établie au Pont, était originaire du Séchey. Pièce remarquable qui rendra de grands services à nos patoisants en activité quelque part outre Mont-Tendre.
On découvrira aussi dans ce même emplacement un artiste dont de nombreuses œuvres peintes sur planches à vacherin furent offertes au Patrimoine. Celles-ci vous rappelleront un temps qui n’est plus, puisque ce support, là où mûrissaient autrefois nos fameuses pâtes molles locales, fut abandonné aussitôt après les événements de la fin des années huitante dont vous avez certainement gardé le souvenir.
De petits jouets d’autrefois, construits et sculptés avec amour dans le bois de notre Risoud, sauront vous rappeler un temps où l’enfant n’exigeait pas grand-chose pour s’amuser. Il le faisait avec ce qu’il trouvait dans la maison, noix, allumettes et bougies, où ce que ses parents voulaient bien lui offrir, fabriqué de leurs mains. On avait de l’imagination.
Bref, cette vitrine, près de laquelle vous vous arrêterez lors de votre prochaine visite à l’Essor, saura vous faire comprendre en quelque manière quels sont les buts du Patrimoine, et ce qu’il recherche afin que notre vieux passé ne sombre pas dans «le gouffre sans fond des âges», mais revive, ne serait-ce qu’à titre d’enseignement.
La seconde vitrine, plus modeste, celle de la Poste, saura bientôt vous faire part des projets en cours. Mais pour ce mois de décembre 2019, elle vous rappellera simplement toute la magie de la fête de Noël. Pour cela, par ce que l’on y propose, elle vous dira ce que vous ne saviez peut-être pas, que nos Combiers aiment les chants de Noël.
En effet, consultant archives et documentation, l’on découvre que trois auteurs Combiers au moins ont créé des paroles de chants de Noël qui sont devenues célèbres et que par ailleurs, pour certaines, nous chantons encore aujourd’hui.
Prenons D. Meylan, pasteur, sur lequel nous n’avons malheureusement aucune information. Peut-être cet article permettra-t-il d’en obtenir quelques-unes. Etabli de l’autre côté du Mont-Tendre, il fut l’auteur des paroles d’un chant de Noël hélas depuis longtemps mis à l’index de par sa connotation par trop païenne, «Dans la forêt, près des grands monts». Le pasteur Daniel Meylan ne saurait qu’être Combier d’origine de par son nom et par cette manière nostalgique d’évoquer nos noires forêts du Jura. Il a plaqué ses paroles que les anciens connaissent encore par cœur, sur la célèbre musique de Konrad Grünholzer (1838-1910), né à Trogen, dans le canton d’Appenzell. Ce dernier s’exprimera ainsi un jour sur ce chant dont il avait composé la mélodie:
Je n’ai jamais eu le cœur plus touché qu’un soir où je me trouvais dans une maison pour faire une collecte; soudain, j’entendis une fillette chanter le sapin de Noël: Dans la forêt, près des grands monts… Porter ainsi le contentement, la jouissance intime dans les milieux qui en ont le moins, par une poésie que tout le monde s’assimile, et par une mélodie que l’on chante presque spontanément, oh, comme cela réchauffe le cœur!
Quant à Mélanie Melley-Rochat, née et baptisée aux Charbonnières en 1829, décédée à Lausanne en 1896, elle écrivit les paroles de deux cantiques de Noël célèbres entre tous: Joyeux Noël et Voici Noël.
Le premier de ces chants est du compositeur allemand Friedrich Silcher qui a abondamment puisé dans la musique populaire de son pays. La musique du second, Voici Noël, cantique universellement connu, émane de l’instituteur Franz Gruber. Nul doute que vous vous souviendrez de ces deux compositeurs talentueux et de notre parolière combière-lausannoise quand vous chanterez ces deux beaux cantiques en votre plus proche église à l’occasion de Noël!
Julie Meylan, née et décédée au Lieu (1867-1940), collabora pendant de nombreuses années comme parolière avec le compositeur vaudois Alexandre Dénéréaz (1875-1947). Elle produisit surtout des chants de Noël qui paraissaient année après année dans ces fascicules que l’on distribuait lors de cette fête aux élèves de l’Ecole du dimanche. Cette fructueuse collaboration nous permettrait aujourd’hui de vous proposer une vingtaine au moins de chants de ce type, tous plus poétiques les uns que les autres, d’où la neige et l’ambiance de notre Jura profond ne sont jamais oubliés. Ainsi en fut-il du Vieux Noël, celui-là même qui nous «revient couronné de neige».
D’avance nous vous remercions de porter un regard attentif à ces deux vitrines et, éventuellement, de nous accompagner d’une manière ou d’une autre dans nos activités. Ne serait-ce qu’en consultant notre site:
patrimoinevalleedejoux.ch
Celui-ci se réjouit de votre présence et vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année 2020.
Patrimoine de la Vallée de Joux