Engouement populaire, ambiance conviviale et internationale, organisation au point et même une météo (enfin) clémente envers les organisateurs: tous les voyants étaient au vert pour les deux premiers jours de compétition de ski de fond aux Grandes Roches. Reportage

Plus de 8’000 spectateurs pour le week-end, l’affluence pour les compétitions de ski de fond aux Grandes Roches a été digne de l’événement! Presque comparable aux courses de «l’Inter» du siècle passé.
Voici quatre ans que ces fameux Jeux Olympiques de la Jeunesse se préparent avec les autorités, les sponsors, l’organisation des bénévoles et la population. Les mêmes compétitions à Lillehammer, il y a quatre ans, avaient attiré des publics de cinq cents personnes, en comparaison. C’est dire que l’événement JOJ grandit, à la Vallée de Joux comme ailleurs.
Mongols présents en force
L’affluence populaire n’est pas le seul marqueur du succès de ces compétitions. L’ambiance est sans doute aussi importante. Valeur de l’olympisme, la rencontre des nationalités était concrètement source de partage, en tout cas, d’amusement à voir ces coureurs d’autres latitudes et leur staff. Chapeau ici aux Mongols, présents en masse avec leurs drapeaux autour de leurs quatre athlètes, que nous avions eu l’occasion de découvrir s’exerçant à La Vallée les deux hivers précédents. Si cette délégation ne nourrissait pas d’ambition sportive à côté des nations européennes, leur présence n’aura pas passé inaperçue. Chiliens, Thaïlandais, Libanais et autres Macédoniens auront représenté différentes régions et continents.
En se frayant un chemin dans le public massé autour de la piste, on croise en plus ci et là des Suisses qui terminent une fondue artisanale amenée sur place. Les spectateurs profitent de la pause de midi pour pique-niquer aux abords de la forêt, c’est un peu la plage de Vidy déplacée dans le Risoud.
Siri Wigger et Antonin Savary: les nouveaux noms à retenir
Parmi les spectateurs, cloches et crécelles – et même une tronçonneuse – retentissent. Les entraîneurs, seuls habilités à pénétrer aux abords des pistes, avec les pisteurs et les photographes du CIO, hurlent au passage de leurs protégés.
Comme on a pu s’en rendre compte l’hiver passé déjà, le tracé sinueux au possible rend les courses spectaculaires et, comme ce week-end, permet d’en embrasser toute l’étendue en tournant à peine la tête. Même le public venu en curieux finit par donner de la voix. Car le format des qualifications, puis des quarts, demies et finales permet de s’enthousiasmer, au fur et à mesure que reviennent leurs noms, pour certains de ces athlètes inconnus mais promis à un bel avenir: surtout les Suisses. Deux nouveaux noms sont à retenir de ce week-end: Siri Wigger, chez les femmes, titrée en cross libre samedi a remporté une seconde médaille d’or le dimanche en sprint. La Zurichoise de seize ans, qui a ajouté l’argent dans le 5 km classique mardi, aura écrasé la compétition. Seul romand en lice et chez les hommes, le Gruérien Antonin Savary se classe 7e place en cross le samedi et 10e du sprint le lendemain.
La poudrée qui change tout
Nous aurions pu commencer par là, la neige. Clin d’œil du ciel ou manière d’excuse, une poudrée dans la nuit de samedi aura permis d’accueillir ces compétitions dans un réel décor hivernal, c’est-à-dire tout blanc. Juste ce qu’il fallait. Les conditions de samedi, ensoleillées, étaient ainsi idéales pour le ski cross, discipline spectaculaire avec ses sauts et autres empoignades, occasionnant quelques gamelles.
Il faisait encore plus beau dimanche, malgré une légère bise glaciale qui n’a pas refroidi les ardeurs des spectateurs.
Ils ont dit:
Stives Morand, syndic du Chenit: c’est une apothéose. De voir ces jeunes athlètes iraniens et kazakh manger côte à côte est une fantastique réussite et une belle récompense.
Ian Logan: le succès correspond à nos attentes. Aux dimensions de Lausanne, c’est même du jamais vu. La ville ne vibre que pour ça.