Que dire d’une si petite Femme mais d’une aussi grande Dame? En tout cas que du bien et des beaux souvenirs!
Claudine nous a quittés en ce début d’année 2020 à l’âge de 92 ans. Elle a été, dans le Canton de Vaud, la première dame chasseresse en obtenant son permis en 1969.
La chasse fut pour Claudine et son mari Clovis une véritable passion; celui-ci est décédé en 1998 lors d’une chasse au chamois dans les Alpes!
Mais pour ce petit bout de femme énergique et dynamique, c’était surtout ce qui accompagnait la chasse qui avait toute son importance.
Sa générosité, son esprit de convivialité n’avait d’égal à personne. Dans son ancienne ferme, Chez Burquin, aux Bioux, c’était l’accueil permanent de tout visiteur qu’elle avait le plaisir de recevoir avec une gentillesse incroyable.
C’était bien mieux qu’un bistrot. Une ribambelle d’apéritifs, des très bons vins, mais surtout, toujours quelque chose de bon qui mijotait sur son magnifique potager à bois.
Claudine aimait recevoir. Les groupes de chasse le savent, tellement cette amitié peut marquer les mémoires. Dans ses paroles, toujours discrètes, pas un mot médisant, toujours du positif et agréable à entendre.
Dans toutes les sorties de la Diana Vallée de Joux, elle était de la partie. Mais c’est surtout de son sourire émerveillé dont nous nous souviendrons tous.
Née à Paris le 20.08.1928, Claudine quitte la France en 1948. Et en 1949 c’est l’union sacrée de la chasse avec Clovis.
De ce couple magique, cinq enfants voient le jour, Danielle, Jean, Rolande, Michel et Raymond. Ces deux derniers sont tout naturellement chasseurs tellement c’est évident dans la Famille Magnenat.
A la chasse, Petite Claudine était un modèle de perfection, de ténacité et d’endurance. Je l’ai découverte un jour, au bas du «Déguilloir», postée sous un immense sapin. Il s’était mis à neiger très fort et quelle ne fut pas ma surprise de ne voir aucun pas humain autour de ce sapin. Claudine, au poste, ne bougeait pas jusqu’à la fin de la traque. Elle allait, ensuite, de bon cœur, au Couvert des Creux, partager les bons moments de la chasse avec ses fils et ses amis du groupe.
Lors de l’oraison funèbre qui a ponctué son départ pour les chasses éternelles en février dernier, j’ai pu écouter avec beaucoup d’intérêt, les moments de partage qu’elle a pu vivre au Népal. Et là toujours, cette générosité incroyable.
De son approche de l’environnement, de son respect de la nature, beaucoup de grands penseurs, soi-disant sauveurs de la planète, feraient bien de s’en inspirer, même si Dame Claudine allait à la chasse et prélevait quelques gibiers dans un grand respect de l’animal.
Bien sûr, dans certaines occasions, Claudine était très discrète. J’ai eu beaucoup de peine de la convaincre de venir avec moi dans le cadre d’une émission TV «Intervalles», mais quel bonheur de l’avoir écoutée.
Jean-Philippe Rapp, marqué par le charisme de notre Claudine lors du 100e anniversaire de notre Société de chasse, a pu la persuader de tourner «Un jour avec» dans la mythique cabane du Couvert de la Coche, chez ses Amis de la Famille Rose-Marie et Bernard Rose.
De cette émission est aussi née une grande amitié pour une autre Dame, Stéphanie, toute nouvelle chasseresse, que j’ai vue fort affectée du départ de sa compagne qui lui a beaucoup appris.
Si les mémoires de notre Petite Claudine ne paraissent qu’aujourd’hui, c’est qu’elle n’aurait pas du tout apprécié la période de confinement que nous avons dû tous endurer ce printemps. C’est une étape de sa vie qu’elle n’aura heureusement pas vécue, car cela n’aurait en rien correspondu à sa personnalité.
La Diana de la Vallée de Joux a perdu en ce début d’année une très grande Dame. Son sourire et sa générosité seront irremplaçables.
Au Revoir Claudine et encore Bonne Chasse.
Ton président, en St-Hubert:
Bernard Muller