Chaque fois que je vois les affiches vertes qui bordent actuellement nos routes, j’en suis attristé et énervé. Pourquoi ?
La couleur me semble avoir été choisie pour tromper l’électeur, tout comme le texte. Prendre une couleur qui fait penser à un parti vert pour défendre un projet anti-nature me semble peu honnête. Un rouge sang aurait été plus adapté, puisqu’il s’agit de tuer des animaux et de lutter contre la biodiversité et la santé de nos milieux naturels. L’argumentation en est tout aussi trompeuse puisqu’il s’agit de perpétuer le déséquilibre des milieux naturels aux dépens des paysages et que le rapport avec la sécurité humaine est inversé.
La pierre d’angle de l’argumentation anti-loup est erronée sur plusieurs points et à mon avis les chasseurs se trompent de cible.
Nous souffrons aujourd’hui des conséquences de l’élimination des prédateurs qui régulaient la faune et aidaient à maintenir les équilibres nécessaires. Il suffit de se promener dans nos forêts avec un œil averti (ou renseigné par les forestiers) pour constater que l’augmentation des ongulés herbivores — cerfs et chevreuils — nuit à la croissance harmonieuse des arbres, premièrement des feuillus, ce qui dans les montagnes, amoindrit le rôle protecteur des forêts contre les avalanches. Dans les pâturages, nous pouvons faire une constatation similaire en voyant les dégâts croissants faits par les sangliers. Manifestement, les chasseurs seuls sont incapables de réguler les populations de ces animaux, puisque leur nombre et leurs dégâts sont en croissance continue. Le gibier, n’étant pas stupide, sent qu’il est en sécurité dans les zones où la chasse est interdite. Le loup, n’ayant pas besoin de permis, peut et va les disperser et réguler leur nombre, en les chassant. Je pense que les loups peuvent aider les chasseurs en forçant le gibier hors des réserves ou en le délogeant de ses cachettes.
Un autre bénéfice des loups, aux côtés des autres prédateurs comme le lynx et le renard, est leur participation à la régulation des animaux qui sont des vecteurs d’une bien plus grande nuisance pour l’homme, les tiques. Il est certes regrettable que des animaux d’élevage soient tués par des loups, mais c’est un risque qui peut être grandement diminué en prenant des mesures adéquates, mesures qui sont également efficaces contre les dégâts dus aux chiens errants. Le retour des grands prédateurs implique un changement des habitudes. Nous ne pouvons en recevoir les bénéfices sans contreparties. Nous devons réapprendre à gérer la Création en cessant de l’exploiter à outrance. Pour cela, je vous appelle à voter non à la révision de la Loi sur la Chasse.
Désiré Rusovsky, PEV Vaud