Dans sa «petite» réflexion politique parue la semaine dernière dans ces colonnes, Mme Lucie Rochat veut nous faire croire que l’UDC est l’actuel parti des ouvriers (!?!)
Mieux vaudrait pouvoir en rire. C’est oublier un peu vite que ce parti, à la droite de la droite, défendant les actionnaires et l’économie libérale (l‘UE ne l’est sans doute pas assez à ses yeux…), n’a jamais été du côté des ouvriers. Ce d’autant avec à sa tête des milliardaires et des patrons, dont la fille Blocher – PDG d’EMS Chemie -, Roger Köppel qui dirige la Weltwoche, Adrian Amstutz, Thomas Matter, Gregor Rutz, Jean-François Rime, etc. Nous faire croire que ces gens-là défendent les ouvriers, c’est fort de café!
La stratégie de L’UDC est justement de casser la libre circulation, et avec elle les mesures d’accompagnement qui empêchent le dumping salarial! Dire qu’ensuite ces mesures pourraient être maintenues par le Parlement fédéral, s’il le souhaite… On rêve, d’autant plus qu’on sait très bien que l’UDC va s’y opposer.
Ne nous laissons pas berner par ces discours populistes, dignes d’un célèbre colporteur de fake news à mèche blonde sévissant de l’autre côté de l’Atlantique. Dire que le Parti socialiste s’associe aux multinationales… alors qu’il soutient l’initiative pour des multinationales responsables, sur laquelle nous allons aussi bientôt voter, et contre laquelle les partis de droite, UDC en tête, se sont d’ores et déjà ligués.
En tenant ce genre de discours,
Mme Rochat est à deux doigts de nous faire croire que c’est pour défendre les ouvriers que son parti a lancé le référendum contre le congé paternité!
Ce parti, soi-disant du peuple – ou des ouvriers, comme on voudrait nous le faire croire – n’a eu de cesse de s’attaquer aux avancées sociales, et s’oppose à tout ce qui pourrait justement améliorer le bien-être du peuple et des ouvriers. Alors, pour mettre le peuple et les ouvriers de son côté, il stigmatise les étrangers depuis 30 ans, puisqu’ils seraient la cause de tous nos maux.
A cet égard, il est plaisant de se rappeler le sketch de Fernand Raynaud (datant des années 70): J’aime pas les étrangers. Parce que… ils viennent manger le pain des français. (…) Dans le village où j’habite, on a un étranger. On ne l’appelle pas par son nom, on dit: «Tiens, voilà l’étranger qui arrive». (…) Souvent je lui dis: «Fous le camp! Pourquoi tu viens manger le pain des français?». (…) Alors un jour, il nous a dit «J’en ai ras le bol de vous (…) Je m’en vais!». Alors il a pris sa femme, ses enfants, et il est monté sur un bateau, et il a été loin, au-delà des mers. Et depuis ce jour-là, eh ben on ne mange plus de pain… Il était boulanger.
Christian Vullioud
P.S.: pour répondre à la question d’un autre article paru dans ce journal la semaine passée «Des avions de combat! Pour quoi faire?», un dessin en guise d’esquisse de réponse: