«Les pauvres, en politique, on les oublie». Ce cri du cœur est poussé par Hugo Fasel, directeur de Caritas Suisse, dans La Matinale de la RTS. Il alarme sur la pauvreté grandissante en Suisse, le manque de soutien à l’égard de ceux qui en sont victimes et en comparaison, les millions donnés à des compagnies comme Swiss. Et il a raison: les pauvres, en politique, on les oublie. Pour preuve, l’objet sur lequel on vote ce dimanche: la modification de la loi sur l’impôt fédéral direct. Aussi connu sous le nom d’arnaque fiscale. Cette loi, si elle passe, est le parfait exemple d’un oubli des personnes avec des bas revenus. En effet, et je me base sur le fascicule envoyé par la Confédération, si votre revenu imposable est de 60’000 CHF par année avec deux enfants vous déduirez… 0 CHF. Par contre, si votre revenu imposable est de 500’000 CHF par année, vous pourrez déduire 910 CHF.
Alors oui, il y a des changements à faire dans la politique familiale suisse. De vraies questions se posent
actuellement: comment assumer des primes maladies qui ne font qu’augmenter? Y a-t-il encore des places dans les crèches? Où trouver un appartement à prix abordable? Mais cette loi ne répond à aucune de ces questions. De fait, elle privilégie des hauts revenus, sur le dos des plus modestes. Car le trou que ces déductions engendreront, il faudra bien le remplir. L’administration fédérale des contributions a calculé ce coût:
370 millions. Des centaines de millions qui ne serviront pas de subsides pour les personnes en ayant besoin, qui ne créeront pas de nouvelles places en crèches et qui ne participeront pas à la baisse des loyers. Non, des centaines de millions qui seront économisés par les chanceux qui ont un revenu imposable assez haut pour avoir des déductions d’impôts. Alors les pauvres, dans la politique familiale, ne les oublions pas! Votez NON à la modification de la loi fédérale sur l’impôt fédéral direct.
Adriane Bossy
PS Vallée de Joux