Par la voix de Mme Keller-Sutter, le Conseil fédéral -conseil des 7 Sages- semble dire que c’est faire bien grand cas d’un sujet ne concernant qu’une trentaine de personnes et quelques richissimes touristes des pays du Golfe… Le mépris de la femme que sous-entend le port du voile intégral est lui aussi écarté d’une chiquenaude… Et, cerise sur le gâteau, s’il y a vraiment problème, les cantons seront tout à fait à même de s’en occuper…
La vision simpliste et réductrice de Mme Keller-Sutter semble ici pour le moins sidérante: on joue à l’autruche en refusant de voir le problème dans un contexte éthique et politique plus global! Pragmatisme ou inconscience…
La burqa est liée au monde musulman, certes, mais pas forcément à la religion musulmane, le Coran ne faisant nullement prescription de cet enfermement vestimentaire. D’ailleurs cette «mode» n’est apparue que dans les années 1980 en Afghanistan avec les talibans, des intégristes religieux de tendance salafiste. C’est l’avènement de la charia
ou «loi islamique» (prédominance de l’homme sur la femme, coups de fouet, amputation, lapidation, décapitation et autres horreurs…), précepte ensuite repris par l’islamisme radical, résurgence des Frères musulmans en Egypte et en Algérie. Les islamistes ne font pas mystère de vouloir imposer la charia comme droit fondamental, ils avancent leurs pions sournoisement, c’est une hydre rampante dont toutes les formes doivent être combattues fermement et sans ambiguïté.
L’objet de la votation prochaine est exclusivement de privilégier et protéger nos valeurs par rapport à une autre vision de société, à l’opposé et potentiellement dangereuse. Refuser le port de la burqa en Suisse, ce n’est ni de l’islamophobie ni offenser la religion musulmane, c’est rejeter toute implantation de l’islamisme radical, contraire à nos valeurs culturelles, politiques et religieuses.
Michel Hangartner
Vallorbe