Les opposants à cette initiative affirment qu’il faudra plus d’importation. Faisons comme si cette hypothèse, par nature invérifiable, était fondée. Une éventuelle baisse de rendement de
15 à 20% – calculée sur le Bio – peut être estimée (et non 40% comme parfois annoncé).
Attention, le texte ne demande pas de passer au Bio (avec son cahier des charges) ! Seuls les pesticides de synthèse sont visés et les engrais chimiques seront notamment toujours autorisés.
1. L’éventuelle baisse de rendement sera largement compensée par la réduction du gaspillage alimentaire à laquelle la Suisse s’est engagée (-50% d’ici 2030). En effet, nous jetons chaque année un tiers de notre nourriture à la poubelle.
2. L’innovation sera «boostée» durant les 10 ans de transition. Aujourd’hui, seule 10% de la recherche agronomique concerne les solutions naturelles. En cas de oui, la part sera alors de 100% !
3. On peut s’assurer de bons rendements en repensant les variétés
utilisées et le mix de cultures endémiques.
4. En Suisse, la moitié des surfaces cultivables servent à produire des aliments pour les animaux. Il est temps de privilégier les cultures qui nourrissent le peuple !
5. Avec le système actuel, nos rendements s’effondreront à terme. Le déclin des pollinisateurs, causé entre autres par les pesticides de synthèse, est un vrai problème car 84% des cultures en dépendent ! Les organismes du sol, eux aussi touchés, sont nécessaires pour la fertilité et pour capter le CO2.
L’initiative a été rédigée avec l’aide de nombreux agriculteurs qui expliquent que le changement, même s’il fait peur, est réalisable et nécessaire, y compris pour la branche. Le statu quo profite à certains (ex. FENACO =
7 milliards de C.A/an); ne vivons plus dans leur monde et votons OUI !
Simon Barraud et Eliane Rochat,
Le Sentier