On entend et on lit beaucoup au sujet des deux initiatives Anti-phytos et Eau propre.
Voici quelques considérations livrées en vrac.
«Concernant la diminution de rendement et importation»
Si certains en doutent je relèverai que les initiants disent préférer l’importation des produits plutôt que du fourrage pour les produire au pays. Observons un peu le nombre de nos concitoyens qui vont faire leurs achats en France voisine, il est bien clair que ce phénomène ne diminuera pas, bien au contraire. Quant aux produits importés qui devront répondre aux mêmes normes que les produits suisses, qu’on me prouve que la traçabilité sera aussi fiable que la production indigène. Et on ne parle pas encore de la compatibilité des deux initiatives avec les accords
internationaux.
«On réduira le gaspillage alimentaire»
C’est au niveau de l’éducation que les efforts doivent être portés. Les déchets ramassés dans nos champs témoignent d’une disparition du B.A-BA de la bonne tenue, il en est de même pour la nourriture.
«Seuls les pesticides sont visés, les engrais chimiques seront toujours autorisés»
Cet argument des initiants démontre un manque flagrant de vision d’ensemble. On interdit le commerce de fourrage entre deux exploitations, mais on ne se pose pas la question de la provenance des engrais chimiques, qui de plus vont à l’encontre de la pensée biologique.
«L’emploi de pesticide n’est plus nécessaire, les rendements peuvent être assurés par de nouvelles variétés»
C’est faire fi des contrôles stricts et de la forte diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires ces dernières années. De nouvelles variétés peuvent et doivent être développées, la recherche est en cours mais cela ne marche pas du jour au lendemain, et nécessitera plus de temps que la
période prévue de 10 ans.
«Produire plus de végétaux pour l’alimentation humaine et arrêter de gaspiller des calories pour l’alimentation du bétail»
C’est oublier que la Suisse est un pays de pâturages. La population n’est pas prête à aller brouter les belles prairies vertes. L’élevage reste donc une excellente mise en valeur des herbages et le cycle de vie est bouclé par la production de fertilisants naturels et indispensables.
Et pour terminer: A l’heure où on découvre des sols pollués en milieu citadin et sans aucun lien avec l’agriculture. Merci de porter un regard critique sur les slogans bien pensés des initiants.
Je vous invite aussi à lire ou relire le courrier de M. Claude-Alain Gebhard Ingénieur agronome et agriculteur Bio, dans la FAVJ du jeudi 20 mai 2021 résumant parfaitement la situation.
Comme lui je voterai 2X NON.
Ulrich Kämpf, Le Brassus