Rites et surprises
Cette année nous a encore une fois éprouvés, secoués. Nous aspirons à retrouver un équilibre, à revenir à l’essentiel. Sensible à tout ce qui a été vécu de beau et de difficile dans les familles, le pape François propose une année «Famille Amoris Laetitia», une année pour «être les gardiens de la beauté de la famille» et aussi «prendre soin de ses fragilités et blessures avec tendresse.»
Que ce soit au quotidien ou au-delà des distances, nous sommes tous impliqués dans des liens de famille. Je dirais qu’aimer est «un art» qui allie profondeur et légèreté. Dans la vie de famille, de couple et dans toutes nos relations, il y a un jeu subtil entre deux expériences: celle du rocher sur lequel on peut s’appuyer et celle des ballons qui nous tirent vers le haut. Pour fonder une vie relationnelle stable, nous avons besoin de «rites». Ces rites quotidiens, ces attentions répétées créent une saine sensation de stabilité: «Il est bon de se donner toujours un baiser le matin, se bénir toutes les nuits, attendre l’autre et le recevoir quand il arrive» nous dit le pape (Amoris Laetitia 226). Même celui qui n’a plus d’enfants à la maison sait que les petits-enfants ou les amis qui débarquent apprécient tel gâteau, tel rituel d’accueil. C’est dans cette fidélité que l’on éprouve l’amour de l’autre. Mais nous avons aussi besoin de légèreté et de «surprises». Il faut savoir interrompre la routine et sortir de la monotonie: imaginer une escapade, organiser une petite fête, réaliser ensemble «un rêve». Les surprises boostent la relation, stimulent la reconnaissance.
Les vacances pourraient être un moment propice pour être attentifs aux «rites» que nous vivons déjà ou aimerions mettre en place et aux «surprises» à inventer pour la plus grande joie de nos proches.
Monique Dorsaz, théologienne,
Eglise catholique VD