Evidence
C’est l’été. Le soleil est là (enfin presque!). Les blés sont mûrs, prêts à être cueillis, engrangés. C’est le moment pour nous de grandir en famille, de mûrir en harmonie. Nous savons que nous sommes tous différents et pourtant, admettre qu’un être aimé déteste ce que nous aimons le plus au monde, c’est difficile, voire fâcheux. Alors quand c’est en famille que les goûts de chacun sont non seulement à prendre en compte, à respecter, mais à harmoniser… Est-ce plus facile lorsqu’il s’agit de vivre un temps de vacances? Pas forcément. Mais on peut prendre le temps d’y réfléchir. On nous vante qu’il faut se faire du bien, mais s’ouvrir à ce qui fait du bien demande de s’ouvrir au bien de l’autre, au bien de toute la famille (le bien de chacun n’étant pas à confondre avec le plaisir que l’on peut y trouver, ce serait trop facile!). Quand on rêve de nature vierge, de chants d’oiseaux, de marche en montagne, comment comprendre un fils citadin, noctambule et fier de l’être? Quand on aspire au farniente, un bon livre à la main, comment aimer l’énergie quasiment surnaturelle du plus petit? Comment arriver à comprendre, à admettre que l’autre soit à tel point autre…
La phrase de Jésus à l’aveugle «Que veux-tu que je fasse pour toi?» résonne fortement (Luc 18,41). Jésus a cette faculté immense d’accueillir l’autre là où il est. Personnellement. Comme une évidence, l’autre, le temps de la rencontre, a le choix de «son bien». Et c’est dans ce moment-là, quand la question est posée, que le bien fait son chemin en nous. La reconnaissance de notre être et de «son bien» nous fait mûrir aussi sûrement que le blé au soleil d’été!
Carole Meigniez
Auxiliaire pastorale, Eglise catholique