Ce dimanche 26 juin, la Rando des Passeurs a fait son retour à la Vallée de Joux. Malgré un temps morose, les randonneurs amateurs se sont retrouvés au Centre Sportif pour le départ d’une marche qui rend hommage aux passeurs du Risoud.

Une rando emblématique
Organisée par l’association « Le Mur aux fleurs de lys » depuis 14 ans, la Rando des Passeurs est devenue une activité emblématique pour tous ceux qui veulent maintenir en vie la mémoire des hommes et des femmes qui ont aidé des fugitifs à entrer en Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour cette 14e édition, le départ de la marche s’est fait au Centre Sportif du Sentier, chose qui ne s’était pas faite depuis 2019. En 2020 la randonnée n’a pas eu lieu et en 2021 seulement une petite marche a pu être organisée à Chapelle-des-Bois, Covid oblige. « Mais cette année c’est reparti, on refait le grand parcours », déclare Alain Nicod, le président de l’association. Les participants ont pu choisir entre deux itinéraires, celui de 15 km ou celui de 20 km. Ils débutent les deux au Sentier et terminent les deux à Chapelle-des-Bois, à la ferme de Nondance où un repas chaud attendait les randonneurs. Les traversées sont balisées et agrémentées de panneaux explicatifs sur l’histoire des passeurs. C’est une activité géniale parce que les gens peuvent faire du sport tout en apprenant sur des événements historiquement importants », commente Alain Nicod.
Cette manifestation représente également l’amitié qui relie Chapelle-des-Bois et la Vallée de Joux, une amitié qui existe depuis la Seconde Guerre mondiale. « Nous avons une super entente avec les Combiers et avec la commune du Chenit qui nous aide depuis plusieurs années maintenant et qui offre un petit déjeuner à tous les participants au départ de la course ».
Un hommage à Bernard Bouveret
Cette 14e édition de la Rando des Passeurs a été organisée en hommage à Bernard Bouveret, le dernier passeur du Risoud décédé le 7 novembre 2020. Chaque année il tenait à participer à la randonnée afin de témoigner sur ce qu’il avait vécu : la création du réseau de Fred Reymond, son recrutement à tout juste 17 ans, ses nombreuses péripéties lors des passages de fugitifs en Suisse mais aussi sa déportation au camp de Dachau et sa libération en 1945.
« Bernard était un grand sage. C’était un homme sympathique et humble qui ne se mettait jamais en avant. Je l’ai connu gamin quand personne n’osait parler de la résistance à Chapelle-des-Bois. Pendant plus de 60 ans cette histoire est restée dans l’oubli. En 2008 je lui ai demandé s’il pouvait partager son histoire avec mes hôtes et il l’a fait pendant plus d’un an et demi. J’ai tout de suite eu l’envie de faire quelque chose pour l’honorer lui et les autres passeurs du Risoud et c’est comme ça que j’ai eu l’idée de créer l’association « Le Mur aux fleurs de lys ». Bernard a toujours fait partie de l’association. Il adorait nos réunions parce qu’elles finissaient par un moment convivial et un petit casse-croûte. Ça lui rappelait ses soirées passées dans la forêt du Risoud avec ses compagnons passeurs », témoigne Alain Nicod.
Article écrit par Márcia Matos Ferreira

