Aujourd’hui nous sommes le 21 août 2022, la brume se lève doucement, le lac de Joux reflète les voiles des passionnés. Quatre-vingt-cinq bateaux patientent dans un silence concentré. Les organisateurs sont montre en main, yeux rivés sur les chronomètres, bras levés, portant le pistolet qui fera retentir le signal du début de la course dans quelques secondes. Bienvenue à vous, car vous l’avez deviné, vous êtes sur la ligne de départ du 56e Bol d’Or de la Vallée de Joux !

© sigridflory
L’heure du départ
Il est presque 10h, juste le temps de rencontrer Frédéric Meylan, le président du Club Nautique, avant de se rendre sur la ligne de départ. Dans le bateau qui nous y emmène, Mila Villemin, 15 ans (deux fois gagnante du Bol d’Or Junior en catamaran, mais qui ne participe pas cette année à cause de côtes cassées) vient filer un coup de pouce à l’organisation. Et à passionné, passionné et demi, il y aussi Papy, que l’on ne connaît pas sous un autre nom au Club Nautique, et qui ne manquerait pour rien au monde une manifestation du CNVJ ; il s’est porté volontaire pour transcrire les temps effectués.
On hisse les drapeaux, chacun règle ses doubles montres avec prudence et rigueur, et sous la houlette du président, tout le monde se prépare pour le grand départ car… c’est le signal ! Les catamarans partent en premier cherchant le vent, les dériveurs suivront une dizaine de minutes plus tard, scrutant le lac à la recherche de risée. Tous observent les manœuvres des autres bateaux pour chercher à se placer au mieux pour cet aller-retour Rocheray-Abbaye.
Le Bol Junior
Laissons les bateaux se positionner au mieux le temps de nous intéresser à la course de la veille : le Bol Junior. Celui-ci a rassemblé pas moins de 10 bateaux avec des équipages de moins de 18 ans. Le soleil n’était pas au beau fixe ; le local de l’étape, Andrea Dubois, est le grand gagnant de cette année en dériveur, et Nicolas Lambert le gagnant en multicoques.
Andrea raconte le périple : « C’était difficile au départ car on ne voyait pas de vent, pas de risée, il y avait beaucoup de bateaux différents, et quand certains qui sont plus gros et qui vont plus vite se posent devant, alors ils prennent tout le vent. Il faut de la patience car je suis seul sur le bateau et il a fallu 3h. Mais c’était mieux qu’aujourd’hui pour le Bol d’Or, car à un moment, il y avait vraiment zéro vent, et on ne bougeait plus du tout ! »
Le déroulé du Bol d’Or
« Le vent faisait à peine courir quelques risées capricieuses à la surface des flots » disaient Jules Verne dans « Les enfants du Capitaine Grant ». Citation d’actualité au vu de la météo qui accompagnait cette course. Car autour de 12h, les bateaux semblent figés sur l’eau, plus rien ne bouge, l’eau est si tranquille qu’aucun remous ne vient clapoter sur les coques. Il n’y a pas de vent, il n’y a pas de bise, c’est le calme plat et le lac reflète le ciel à sa juste image.
« C’était très compliqué de suivre le vent et savoir où se placer sur l’eau » explique Corentin Aubert, membre du comité du CNVJ ; « à 100m d’écart on n’avait pas du tout le même vent, il y en a qui partaient loin devant et qui se faisaient rattraper, il y en a qui arrivaient à tenir le “Spi“ , d’autres étaient presque au “Près“… c’était une toile d’araignée ! »
« La meilleure option était l’option Roche Fendue », continue Florian Reymond ; « c’est l’avantage quand on n’est pas les premiers sur l’eau, car on peut voir où les gens se sont plantés, et corriger. Cela nous a permis de doubler pas mal de monde même si après, c’est à notre tour de nous planter et que les autres nous rattrapent. »
Scores : Retrouvez tous les scores dans le communiqué du CNVJ
Gagnant Bol Junior classe dériveur : Andréa Dubois
Gagnant Bol d’Or classe dériveur : Patrick Rüfenacht
Gagnant Bol d’Or classe multicoques : Christian Huwiler
Gagnant Bol Junior classe multicoques : Nicolas Lambert et Loïc Van Brouwershaven
Un temps pour concourir, un temps pour s’amuser
Parce qu’il n’y a pas que la compétition dans la vie, le samedi soir, c’était la fête au Club Nautique. C’est dans une ambiance festive et détendue que se sont retrouvés les concurrents, bénévoles, membres et tout ceux qui le désiraient autour d’une soirée « rôtis à la broche ».
Un moment pour échanger, se réjouir et faire de ce week-end une belle réussite, pour ce 56e Bol d’Or ! Merci au Club Nautique !
Et si vous l’avez raté, en attendant le prochain, rendez-vous pour le 3e Trophée Breizhskiff du Lac de Joux les 10 et 11 septembre !

