L’Amérique (entendez les USA) de Biden vaut-elle mieux que celle de Trump ? Sur cette question, j’avoue avoir là de sérieux doutes…
Oui, vraiment, les USA sont une nation plutôt déconcertante. Souvent entre le chaud et le froid, entre la vérité et la transgression, entre le merveilleux et l’abominable, entre le soutien et l’abandon, entre le show et le puritanisme, etc., etc. Comment ne pas être troublé ?
Après avoir réaffirmé que l’Europe doit beaucoup à l’aide extraordinaire (militaire et financière) des USA lors des deux guerres mondiales, et cette année avec la guerre en Ukraine, il est aussi permis de dire que cet immense pays montre depuis maintenant plusieurs décennies des aspects peu reluisants, inquiétants même… D’ailleurs le général De Gaulle, très lucide et visionnaire, avait parfaitement analysé le problème yankee ; selon ses écrits et discours, on peut facilement simplifier et résumer la pensée gaullienne : les Américains sont des affairistes qui veulent toujours avoir raison, estimant que leur modèle de société est le seul valable à devoir être exporté un peu partout, avec l’aide du dieu dollar évidemment ! Après les avoir chaleureusement et sincèrement félicités et remerciés pour leur aide efficace et décisive, De Gaulle s’en était alors affranchi, bye-bye !
L’impérialisme américain est devenu parfois détestable alors même que, chez eux, les problèmes abondent : racisme, pauvreté (mais oui !), violence, surarmement individuel, peine de mort (encore 26 Etats), bigotisme, droits de la femme, démocratie foulée aux pieds, etc.
Un récent événement a défrayé la chronique politique : au mois de juillet dernier, le Président Joe Biden, sourire pincé, est venu en Arabie Saoudite parlementer officiellement avec le prince héritier Ben Salmane dans le but de renforcer les liens commerciaux entre leurs deux pays. Ce faisant, le président américain, sans aucun état d’âme, a lâchement transgressé sa morale chrétienne pour privilégier celle de Wall Street et de l’Amérique ambitieuse des affaires ; il n’a pas hésité à renier les propos sévères mais justes qu’il avait tenus auparavant au sujet de Ben Salmane et du régime saoudien, voulant alors les traiter en « parias » pour avoir éliminé un opposant politique de manière particulièrement scandaleuse et sordide (affaire Kashoggi au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul en octobre 2018).
Ecœurant ? Choquant ? Hypocrite ? Mais non, voyons, laissez vos beaux sentiments de côté !
Pour Joe Biden, comme pour nombre de ses prédécesseurs, money is money, business is business, God bless America ! Que Dieu bénisse l’Amérique !
La « Realpolitik » chère au chancelier allemand Bismarck a encore de beaux jours devant elle…
Michel Hangartner
Vallorbe
P.S : Selon les observateurs politiques bien informés, le Président Biden n’aurait pas obtenu grand-chose lors de cette reprise de contact avec Riyad. Il y a donc peut-être plus « malins » que les Américains !
Le Président Macron, deux semaines plus tard, a tenté le même «coup» afin d’obtenir du pétrole à bon prix pour la France… Et, plus récemment, le nouveau chancelier allemand Olaf Scholz s’est ajouté à la liste pour quémander quelques faveurs…