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Accueil » A la Une » Ici, on apprend à réparer ensemble !

Ici, on apprend à réparer ensemble !

Carmen Mora 18 novembre 2022 7 h 00 min Pas de commentaire

Le samedi 12 novembre dernier a eu lieu le tout premier Répar’Café Vallée de Joux à la Maison de Paroisse au Sentier. De 9h à 16h, les Combiers ont pu donner une nouvelle vie à des objets qu’ils destinaient à la déchetterie. Une opération plébiscitée par le public, venu nombreux et qui en redemande !

12 bénévoles ont donné de leur temps et de leur savoir-faire.

2508 Repair Cafés dans le monde ! Mais c’est quoi un Repair Café ?

Réparer ensemble, c’est l’idée des Repair Cafés dont l’entrée est ouverte à tous. Outils et matériel sont disponibles à l’endroit où est organisé le Repair Café, pour faire toutes les réparations possibles et imaginables. Vêtements, meubles, appareils électriques, bicyclettes, vaisselle, objets utiles, jouets, et autres. D’autre part sont présents dans le Repair Café des experts bénévoles, qui ont une connaissance et une compétence de la réparation dans toutes sortes de domaines. On y apporte des objets en mauvais état qu’on a chez soi. Et on se met à l’ouvrage avec les gens du métier. Il y a toujours quelque chose à apprendre au Repair Café. Ceux qui n’ont rien à réparer prennent un café ou un thé ou aident à réparer un objet appartenant à un autre. On peut aussi toujours y trouver des idées à la table de lecture qui propose des ouvrages sur la réparation et le bricolage. A ce jour, on compte 2508 Repair Cafés dans le monde : Pays-Bas, Belgique, Allemagne, France, Royaume Uni, Etats-Unis, Inde, Japon… la liste n’est pas exhaustive ! Avec plus de 37’620 bénévoles impliqués, plus de 45’144 articles sont réparés par mois ! *

Qui a eu cette bonne idée ?

C’est dans le cerveau de la néerlandaise Martine Postma que l’idée a germé. Depuis 2007, elle s’investit dans la durabilité au niveau local de toutes les façons possibles. Le 18 octobre 2009, Martine a organisé le tout premier Repair Café à Amsterdam. C’était une réussite éclatante. Pour Martine, ce succès a été la raison pour créer la Fondation Repair Café. Depuis 2011, cette Fondation soutient des groupes locaux tant à l’intérieur qu’à l’extérieur qui veulent commencer leur propre Repair Café. Nous autres, Européens, jetons énormément, également ce qui est à peine abîmé et serait parfaitement utilisable après une simple réparation. Mais pour nombre d’entre-nous, réparer n’est plus chose normale. Surtout les générations plus jeunes ne savent plus comment faire. Le savoir-faire en réparation est en train de disparaître rapidement. Cette perte est une menace pour un avenir durable et pour l’économie circulaire. Les personnes qui ont la connaissance de la réparation sont appréciées comme elles le méritent. Les tours de main précieux sont transférés. Les objets remis en état sont plus longtemps utilisables et ne sont plus jetés, réduisant la consommation de matières premières et de l’énergie nécessaires à la fabrication de nouveaux produits. Ce qui réduit aussi les émissions de CO2. Car fabriquer de nouveaux produits – et leur recyclage – produit du CO2.

Le Repair Café apprend aux gens à voir autrement ce qu’ils possèdent et à en redécouvrir la valeur. *

A La Vallée, on enlève le « i »

La Fédération Romande des Consommateurs a lancé le mouvement en Suisse en 2013 et reste une des principales instigatrices des ces événements en Suisse Romande. La version combière s’appelle « Repar’Café Vallée de Joux ». « On veut un truc comme ça à la mode combière, confie Denis Rochat, un des 4 bénévoles à mettre tout ça en place, depuis 6 mois. La FRC fournit l’affiche, puis on a fait un appel de fonds pour les annonces à la FAVJ et sur les écrans lumineux de l’Office de Tourisme. C’est le premier, on ne savait pas comment ça allait être accueilli ! Au vu du succès, on va réfléchir à en faire 2 ou 3 par an, on verra avec le comité. On a eu la chance que la Maison de Paroisse nous ait mis ses locaux à disposition. On ne pensait pas qu’il y aurait autant de monde ! Les 12 réparateurs sont tous combiers et bénévoles, je les remercie, sans eux on ne fait rien ! » C’est Suzanne Bédert qui est à l’origine de cette idée en terre combière « j’ai vu un article dans la FRC j’ai trouvé le concept sympa. J’ai demandé au Conseil de la Maison de Paroisse, puis demandé à Denis, qui a dit oui. Je suis sensible à cet aspect écologique, le fait de prendre soin de la planète et j’ai trouvé des gens qui ont la même fibre. Il y a beaucoup de Repair Café en milieu urbain, je me demandais si les réseaux locaux suffiraient pour que cela ait lieu ? » Visiblement ils le sont ! Et les nombreuses personnes qui sont venues avec une imprimante, une chemise à rapiécer, une machine à café qui ne fait plus de café, une lampe qui ne tient plus debout, une montre qui ne donne plus l’heure ou encore un écran de tablette tout craquelé, toutes sont unanimes : cette opération est plus que réussie et devrait être plus régulière ! Gérard Dupraz, dit Dudu, était sur le point de jeter sa friteuse à la déchetterie, il s’avérait que finalement la panne était toute simple et a pu retourner chez lui avec une friteuse comme neuve, tout en ayant compris d’où venait le problème ! Car le but ici c’est d’apprendre à réparer ensemble ! La règle est d’apporter un seul objet par personne pour dépanner le plus de monde possible. « Ce qui serait bien, c’est qu’il y en ait un par mois » déclare une visiteuse, aussitôt modérée par l’équipe qui a mis 6 mois à en organiser une ! En tous cas, c’est une excellente initiative, qui devrait être réitérée plus souvent ! Un grand bravo !

*Source : https://www.repaircafe.org/fr/a-propos/

Un écran tactile éclaté : pas de soucis, Daniel Perazzi a la solution !
L’embout d’aspirateur ne tient plus, Jackeline Bopp le fait tenir encore 10 ans.
On s’y met tous pour cette machine à café !
Même les montres ont trouvé réparateur.
Ici, on apprend à réparer ensemble !

 

Carmen Mora |Voir tous les articles de Carmen Mora

Avec un soupçon de communication, une pincée de marketing agrémenté d’une bonne dose de journalisme dans ses bagages, cette parisienne troque le métro et les immeubles haut-perchés pour le lac et les forêts de La Vallée de Joux. Le journal local lui fait du pied et c’est sans concession qu’elle découvre et succombe aux charmes de la vie combière.
Email : carmen@favj.ch

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