Pour son dernier vernissage de l’année, la galerie de l’Essor a accueilli Bernard Schouwey et ses images du monde sauvage.
Une exposition « naturelle »
Le samedi 26 novembre, un large public s’est retrouvé à l’Essor pour le vernissage de l’exposition vertigineuse de Bernard Schouwey, « Altitude ». Regroupant des clichés de paysages, de fleurs et d’animaux du Jura, des Alpes et des Préalpes, cette exposition est, comme l’a décrite Luc Ramu, un « beau témoignage du monde sauvage ».
Derrière les images de la faune et de la flore sont cachées une passion pour la nature, une envie de la préserver, de ne pas la perturber et une patience infinie. L’exposition débute avec le printemps dans le Jura et avance tranquillement jusqu’en hiver en haute montagne qui, du fait de son climat difficile et l’absence de fleurs et d’animaux, amène Bernard Schouwey à se consacrer à la photographie de paysages avec des clichés exceptionnels. L’hiver sur les Préalpes et les Alpes s’installe avant que l’automne et l’été ne prennent la relève. Finalement, on se retrouve à nouveau au printemps, la boucle est bouclée. Malgré la beauté des paysages et des fleurs, les clichés animaliers monopolisent toute l’attention du public. Du renard à l’hermine, en passant par de nombreuses espèces d’oiseaux, les animaux de notre région sont mis en valeur dans leur milieu naturel.
Le parcours d’un photographe
Natif de la Vallée de Joux, c’est après une reconversion professionnelle que Bernard Schouwey commence à se consacrer plus sérieusement à la photo. « J’ai eu plus de temps libre alors je me suis remis à la marche en montagne. En habitant à Zermatt j’étais confronté à une nature exceptionnelle, je me suis dit que ce serait quand même beau de pouvoir la photographier ». Bernard Schouwey débute alors son parcours avec la macrophotographie, la photographie du petit. Les fleurs et les insectes étaient ses sujets de prédilection. Viennent ensuite la photographie de paysage et la photographie animalière. Après plusieurs voyages en Bulgarie, Ukraine, Espagne ou encore au Canada afin d’immortaliser des espèces difficiles à photographier en Suisse, Bernard Schouwey se décide finalement à « voler de ses propres ailes » et à photographier nos régions. « On a beaucoup de refuges en montagne et il faut en profiter. On a des couchers et des levers de soleil exceptionnels et on peut rencontrer des espèces propres à l’altitude. »
Un vol en pleine montagne
Après 25 ans de photographie, Bernard Schouwey s’est habitué à vivre des expériences particulières en pleine nature. Son exposition amène justement le public à s’imaginer les aventures qui l’ont amené à prendre ses clichés. Une rencontre inattendue avec deux petits chamois après une bonne sieste ou encore une attaque d’un grand tétras, voici quelques situations singulières qui se cachent derrière les images de Bernard Schouwey.
Quant à la photo de deux tétras lyres mâles présente dans cet article, le photographe combier a été confronté à un vol en pleine montagne : « Pour photographier les tétras lyres pendant leurs parades, il faut se retrouver sur le lieu à deux heures du matin, heure à laquelle ils apparaissent. J’ai donc décidé de monter l’après-midi quand il faisait encore beau et j’ai installé mon affût pour pouvoir me cacher quand je les prends en photo. Je suis allé dormir et à deux heures du matin je me suis installé dans l’affût et j’ai pris des clichés. Le lendemain, quand je suis allé sur les lieux pour faire la deuxième opération, je n’ai plus retrouvé mon affût. Il avait disparu à plus de 2’000 mètres d’altitude. Je ne sais pas ce qui s’est passé, sûrement que quelqu’un me l’a piqué. J’étais surpris que ce genre de choses se passe à cette altitude. Résultat des courses, ma deuxième nuit était ruinée. C’est la première fois, et heureusement la dernière fois, que j’ai vécu ça. » Comme quoi, même en pleine montagne tout peut arriver !

© Bernard Schouwey