Pari réussi, les 10 et 11 décembre au Casino, dans un registre où on ne l’attendait pas forcément : celui des contes animaliers.

Liliam Occhipinti ne s’en cache pas: « Nous avons voulu innover pour toucher un public différent, celui des enfants. La relève est difficile ».
Le choix des musiciens du Brassus s’est porté premièrement sur la fable des « Musiciens de Brême ». Tirée d’un conte des frères Grimm, suivant la fuite vers Brême d’animaux (un âne, un chien, un chat et un coq) que leurs maîtres destinent à l’abattoir, cette fable a été adaptée à de nombreuses reprises en film et en musique. Neuf mois plus tard, le temps habituel d’un nouveau programme pour une fanfare, le spectacle était prêt.
Pièce exigeante
Même si la pièce ne dure qu’une grosse demi-heure, elle s’est révélée exigeante pour les vingt-quatre musiciens. En effet, les parties musicales ne durent qu’une à deux minutes, parfois moins et sont entrecoupées – parfois même chevauchées – par la narration, signée Désirée Lauper, au Casino. «Une telle œuvre demande une vigilance constante, pour suivre la conteuse et jouer dans les nuances, pour éviter de la couvrir. Bref, c’est un défi physique!» commente Liliam Occhipinti, présidente depuis trois ans.
Menuiserie et animation
Autre innovation de la plus ancienne société de musique du canton: des décors et de l’animation, réalisés par des membres de l’harmonie. Pierre Meylan a découpé les animaux en menuiserie et Romain Occhipinti,
ingénieur en microtechnique reconverti dans l’animation informatique, s’est chargé d’illustrer le conte sur grand écran. «Les “musiciens de Brême” nous ont permis de travailler différemment ensemble, de ne pas faire que de la musique», commente encore Liliam Occhipinti. «Réellement, nous avons vu que cela aidait à la cohésion de notre ensemble, que nous retrouverions une dynamique mise à mal pendant le Covid.»
Tout a été fait pour intéresser les têtes blondes
Dans un second temps, les musiciens du Brassus ont proposé une partie purement musicale, mais toujours dans le même thème des légendes nordiques ou autres: le Møkkamann, à propos d’un vieil ermite des bois, un thème du film Harry Potter et la Coupe de feu, enfin une reprise du Wellerman, chant de marins de chasse à la baleine du milieu du 19e siècle que TikTok a remis en valeur depuis. À l’issue du concert, les enfants étaient invités à essayer les différents instruments de musique de l’ensemble, autour d’un goûter de circonstance. Tout était donc fait pour intéresser les têtes blondes.
160 spectateurs
Pour Liliam Occhipinti, le pari est réussi, avec environ 160 spectateurs sur le week-end, dont une majorité d’enfants. Le défi reste pour elle, et même si plusieurs musiciens de l’Union instrumentale du Brassus sont jeunes et mêmes très jeunes, de faire connaître la fanfare au-delà de ses cercles habituels et familiaux. «Le grand public doit connaître la modernisation de la fanfare et de la musique d’harmonie: on peut vraiment faire quantité de choses très différentes.»

