Dans une patinoire comble une nouvelle fois, la victoire écrasante de samedi soir sur Château-d’Œx (8-2) rime avec un bilan parfait de 3-0 dans cette avant-dernière série. Et maintenant ?

C’est un Rochat qui a ouvert le score le 4 mars au Centre sportif du Sentier. Mais c’était pour l’adversaire du soir – cherchez l’erreur. Ce Dylan Rochat qui patine pour Château-d’Œx a même doublé la mise après cinq minutes de jeu. Ensuite, le compteur des visiteurs s’est bloqué. Car Jason Berney a égalisé pour les Loups, sur penalty (2-2, 11e minute) avant qu’Antoine Rithner ne signe le but décisif, à nouveau en situation spéciale (à 5 contre 4, 3-2). On jouait alors seulement la 13e minute.
Dans le temps restant, les Loups en ont marqué cinq de plus, face à un adversaire qui a complètement cédé.
Score fleuve
« Un tel score fleuve fait partie des play-offs, analysait Jérôme Bonnet, l’entraîneur des Combiers. Face à une équipe qui, comme nos adversaires, était dos au mur, dès qu’on peut faire sauter le verrou, on déroule ensuite, sans plus regarder en arrière. C’est le travail pour en arriver là qui est compliqué ! »
Jérôme Bonnet craignait un relâchement de ses gars, lesquels menaient 2-0 dans la série au meilleur des cinq matches. « Je les ai mis en garde : rien n’était encore fait. Il nous fallait une équipe disciplinée et appliquée.» Le message du coach a été reçu cinq sur cinq.
Quant à la belle surprise de ces play-offs, l’assistance, l’entraîneur des Combiers en convient : « Oui, on commence à fédérer la région autour de cette aventure. Cela décuple les forces des joueurs et pour les plus jeunes, c’est une expérience toute nouvelle. »
Après les finales, d’autres finales
L’aventure des Loups continue, donc: dès samedi contre le vainqueur de l’autre groupe, le HC Star Chaux-de-Fonds, pour ce qui sera la finale romande, au meilleur de trois matches. Les Neuchâtelois auront l’avantage de la glace et il faudra donc attendre le mardi 14 mars pour revoir les Loups patiner à domicile.
Ensuite, il y aura, en cas de nouvelle victoire, la finale suisse (de deuxième ligue) contre des équipes alémaniques du Mittelland.
Un match après l’autre
La grande question est celle du retour en première ligue, l’objectif très affiché du HCVJ. Il reste aux Combiers deux marches, comme on l’a vu, mais la situation à ce stade est incertaine et dépend de plusieurs facteurs. Il est même possible que les Combiers aient déjà leur ticket en poche, si d’aventure les autres équipes en lice pour une des deux places disponibles en première ligue renoncent à l’ascension. Jérôme Bonnet, lui, refuse de se projeter, tant les cartes ne sont pas encore dévoilées. Et surtout, au niveau sportif, il insiste pour prendre un match après l’autre.
Relire notre article consacré aux deux premiers matches de cette finale de groupe.
3 questions à…
Jérôme Bonnet, ces play-offs sont intenses et se prolongent. Vos gars travaillent à plein temps à côté du hockey. On imagine que l’usure commence à se faire sentir.
Et tout va encore augmenter, les enjeux et la fatigue! (rires). Mais ils ont signé pour ça. Dès le début de la saison, je les ai avertis que je les coachais non comme une équipe standard de deuxième ligue, mais pour remonter. Et vous savez, toutes les équipes qu’on affronte ces jours sont dans le même cas. Dans mon expérience, ce sont les joueurs les plus durs au mal qui s’en sortent à ce stade.
De notre côté, nous bénéficions d’une semaine pour souffler. C’est la raison pour laquelle nous voulions terminer rapidement ces finales de groupe.
Je me félicite aussi d’avoir une équipe complète, de pouvoir compter sur mon troisième et mon quatrième blocs, qui ont peut-être moins patiné que les autres. Leur patience va être récompensée et chacun aura son temps de jeu individuel à la fin.
Justement, c’est votre premier bloc qui met le 80% des goals. Que répondez-vous à ceux qui craignent que l’équipe dépende d’eux?
C’est une question de stratégie. Lors de la saison régulière, j’ai réparti mes joueurs expérimentés sur différentes lignes, pour aider aussi aux développements de nouveaux joueurs, c’est du reste un des objectifs que m’a fixé le club.
Ensuite, c’est clair qu’en play-offs, on peut avoir tendance à mettre ses œufs dans le même panier. Aujourd’hui, on doit gagner nos séries. J’ai mis en place une première ligne productive, qui l’ont fait avec brio jusqu’à présent. Mais la deuxième ligne a aussi commencé à produire du score.
Le public aujourd’hui nombreux vous suivra-t-il autant si vous remontez en première ligue? Les années précédentes, malgré le prestige de la première ligue, on va dire que c’était parfois difficile au niveau de l’assistance et les résultats ne suivaient pas forcément non plus.
Je ne vois pas du tout les choses dans une alternative aussi simpliste. Cette région mérite d’avoir une équipe de première ligue, mes joueurs aussi méritent la promotion. On a encore une capacité à créer des choses à l’échelon supérieur. Je ne vois aucune limite! J’ai signé à La Vallée dans ce but et j’ai plein d’idées pour la suite.