Sept ans de travail ont trouvé leur aboutissement lundi soir, lorsque le plan d’affectation communal a été validé au Conseil communal. Il est prévu et désormais acté de densifier deux centres villageois et de déclasser (rendre inconstructibles) des terrains privés en dehors.

Il y a exactement dix ans, en mars 2013, le Peuple suisse votait la révision de la Loi sur l’aménagement du territoire (LAT). Lundi dernier, 21 mars 2023, le Conseil communal du Chenit a voté à une écrasante majorité la traduction de cette LAT sur son territoire, comprenez : son Plan d’affectation communal ou PACom dans le jargon. Si ce remaniement majeur a finalement passé sans remous son examen devant les élus, c’est parce qu’un long travail a été fourni en amont par la commune, ses autorités exécutives et législatives et le renfort d’un bureau d’étude.
Densification
Concrètement, le territoire communal se conçoit désormais avec deux périmètres de centre, bien desservis par les transports publics et proches des commodités : les centres des villages du Brassus et du Sentier. Les règles de construction y seront plus souples et permettront d’absorber une augmentation des résidents, estimée à 1,7% pendant les quinze prochaines années.
Dézonages
Le revers de la médaille, c’est que vingt hectares de terrain ont perdu leur potentiel constructible et vont passer en zone de verdure ou agricole. Cette surface traduit une réduction de l’accueil de six cents nouveaux habitants, c’est comme cela qu’elle a été calculée. Des particuliers ont ainsi vu un terrain dont ils sont propriétaires perdre sa valeur ; s’ils l’avaient gardé pour leurs enfants, ces derniers ne pourront plus y construire.
Oppositions levées
28 oppositions ont ainsi été déposées il y a une année et demie lors de la mise à l’enquête publique. Tous les opposants ont été reçus par la municipalité et un certain nombre d’accords ont été trouvés. Une option élégante a notamment pu être appliquée à des parcelles aujourd’hui non bâties, sous forme d’une obligation de réalisation dans les douze ans. Résultat, il ne subsistait plus que neuf oppositions avant la séance. Le vote du Conseil communal a eu pour effet de les lever de force.
Mal nécessaire
« Certes, il n’est pas agréable de procéder de la sorte envers des voisins, amis et électeurs, mais c’était un passage obligé qui procède de la volonté populaire et d’une prise en compte de l’intérêt général », ont dit en substance le conseiller rapporteur de la commission, Daniel Kämpf et la municipale en charge de l’aménagement, Carole Dubois. Pour les deux élus, la faible marge de manœuvre dont disposait la municipalité face aux rigides règles cantonales a été utilisée en plein. Ailleurs, certaines municipalités ont vu leur PACom refusé en conseil pour, au fond, mettre la pression sur les services cantonaux.
Une majorité de communes en retard
Les communes vaudoises avaient un délai au 30 juin de l’an dernier pour valider leur nouveau PACom.
169 d’entre elles, soit une courte majorité, n’ont pas tenu le délai, dont les trois communes combières. D’après les autorités communales du Chenit, ce retard est dû à la complexité de la procédure et à la charge administrative répercutée sur les services cantonaux.
Mais tous se félicitent : le PACom du Chenit donne une base solide au développement futur de la commune. Ceux des communes de L’Abbaye et du Lieu devraient suivre.
En bref :
• Le site internet de la commune du Chenit a fait peau neuve. Il a été mis en ligne sans bruit à fin février pour pouvoir gommer ses derniers défauts et est maintenant opérationnel. Cinq employés communaux sont formés à sa gestion. L’ancien site a fonctionné douze ans.
• Le transfert, dans le cadre de l’accueil parascolaire, des écoliers de la
première à la sixième aux Flocons d’Or (dans les locaux de la Cantonette) est un succès. La réaménagement du site du Brassus pour augmenter son nombre de places a permis de réduire drastiquement les listes d’attente qui frustraient nombre de parents de tout-petits.• Un sixième bâtiment industriel va être construit au Village Industriel et commercial (VIC) de Sentier et accueillera une marque horlogère. Si jusqu’ici, la commune a octroyé pour les cinq premiers des prêts entre 0% et 1%, le taux pour la nouvelle usine se montera à 2,5%, la conjoncture ayant changé.