Le résident du Solliat, électricien retraité, a reçu dimanche la distinction de vétéran cantonal, pour vingt-cinq ans d’activité avec l’Union Instrumentale du Brassus.

Chaque printemps, la Société cantonale des musiques vaudoises met sur pied une fête à l’intention de ses jubilaires, afin de rendre hommage aux individualités qui comptabilisent vingt ans de sociétariat et plus. Dimanche, c’est à Aclens qu’a eu lieu la fête 2023 des jubilaires. À cette occasion, Michel Meylan a été honoré en tant que doyen des bannerets.
Un «jeune» banneret quand même
À son âge, certains jubilaires ont plus d’un demi-siècle de sociétariat à leur actif. Avec seulement vingt-cinq ans de service, le résident du Solliat, où il a toujours vécu, fait presque figure de «jeune». Il s’y est mis à l’âge de quarante-neuf ans d’une part et de l’autre, la fonction de porte-drapeau est un peu à part.
Michel « Maïllu » Meylan estime à une demi-douzaine le nombre de représentations qu’il effectue par année. Il ne participe pas aux répétitions avec les musiciens, « sauf quand il y a des effets de marche à travailler ». N’empêche, les autres membres le croisent chaque semaine puisqu’il vient voiturer son petit-fils Johan, le jeune batteur de la formation.
Recruté par un ancien apprenti
Tout a commencé pour lui en 1998, quand un ancien apprenti, le regretté Michel Occhipinti, l’a contacté pour remplacer le banneret démissionnaire de l’Union instrumentale du Brassus. « Il a su me parler, avec un brin de flatterie, se souvient Michel Meylan. Il savait que j’avais été porte-drapeau et même porte-bannière à cheval lors de mes obligations militaires et me l’a rappelé. » Lors de sa première année de fonction, l’harmonie du Brassus a notamment participé au cortège artificiel de la Fête cantonale des jeunesses campagnardes, à La Vallée. À l’assemblée générale en fin de la même année, il était déjà question d’acquérir un nouveau drapeau pour l’Instrum. Il a fallu attendre vingt-deux ans pour voir inaugurer celui-ci !
Banneret cantonal
Une telle longévité comme banneret a, presque immanquablement, permis à Michel Meylan de tâter de la bannière cantonale. Effectivement, celle-ci lui a échu en 2018, année où La Vallée a accueilli la fête cantonale des Musiques Vaudoises. La bannière cantonale a été confiée aux trois harmonies qui ont organisé l’événement. En pratique, Michel Meylan a partagé la fonction de banneret cantonal avec son collègue Laurent Berney, par ailleurs également président de l’Echo des Forêts et qui, tout comme Michel Meylan, fut porte drapeau lors de ses obligations militaires et ne joue pas d’un instrument à vent. La fameuse bannière cantonale sera remise à la fanfare de Gimel en mai, qui la conservera à son tour pour cinq ans.
Il veut partir, son petit-fils le ramène
Michel Meylan ne pensait pas remplir sa fonction aussi longtemps. Il confie avoir même plutôt songé à retourner à la chorale du village, où il avait chanté dans sa jeunesse. Mais ce sont les relations, de son propre aveu, qui l’ont convaincu de persévérer. « J’ai eu énormément de plaisir à côtoyer de belles personnes dans cette grande famille de musiciens ». Puis est venu Johan. Le fier grand-père a donc rempilé pour Dieu sait combien d’années ! « Presque toutes les fonctions et mandats que j’ai assumés ont été de longue durée », commente le septuagénaire. Et de citer le Conseil communal du Chenit, la Justice de Paix où il fut assesseur et la plus importante peut-être, sa famille: cinquante ans de vie de couple avec Éliane née Capt. Les noces d’or ont été fêtées l’an dernier, avec une croisière en Caprice à la clé.
La paysannerie dans les gènes
Sur un plan personnel, Michel Meylan vient d’une famille agricole. Cadet d’une fratrie de quatre, le domaine revenant par tradition à l’aîné, il a choisi la voie de l’électricité, tout en prêtant main-forte pour les foins même une fois marié. Le soin de la terre et des bêtes reste inscrit dans ses gènes, puisqu’un de ses trois fils est paysan au village et que le fils de celui-ci, le fameux Johan, entend bien travailler lui aussi plus tard à la ferme.
Quant à ce fameux sobriquet de « Maïllu » (La Vallée est la patrie des surnoms), il fut une déformation du nom de l’aïeul Marius et s’est transmis depuis. Quoique pas dans toutes les branches. La famille de Michel est la seule à l’avoir adopté et à le chérir, y compris les enfants susmentionnés. « On traîne un peu d’histoire avec nous », résume Michel avec sa bonhommie bien connue.
L’Instrum’ en quête du présent
Pour sa soirée annuelle, le 11 mars dans son Casino, L’Union instrumentale du Brassus avait choisi le thème de Retour vers le futur à la fois comme morceau d’entrée et de fin de concert et comme fil rouge de la soirée. Romain et Kylian Occhipinti ont cumulé pour l’occasion les fonctions d’instrumentistes aux cuivres et aux bois respectivement et de présentateurs. Les jumeaux se sont succédé pour interpréter Marty McFly ou Doc Emmett Brown et découvrir dans quel pays ou quelle époque tel nouveau morceau les amenait comme un saut dans l’espace-temps: sur l’océan pour le thème de Titanic, en Suède pour le tube «Hey brother» du regretté Avicii ou encore en Russie pour la Valse no 2 de Chostakovitch, seul morceau classique d’une soirée résolument contemporaine, choisi parce qu’il est connu et pour offrir une parenthèse reposante. Chaque morceau interprété par l’Instrum’ a fait l’objet d’une adaptation pour orchestre. Dans le cas du Wellerman, vieille chanson de marins qui revit sur TikTok, le directeur Alexandre Camelin, dans sa quatrième année à la tête de la fanfare du Brassus, a lui-même écrit les partitions.
Bientôt, la cantonale
Présidente de l’Instrum’, Lyliam Occhipinti a profité comme de coutume de citer les jubilaires, parmi lesquels Pierre-Michel Perrin, cinquante-cinq ans de fidélité au compteur et ses deux fils, quinze ans, partagés avec Amandine Gotti.
La deuxième partie de soirée a été assurée en chansons et en chemise vert opaline par la chorale des Coteaux, qui recrute dans les communes des Côtes de l’Orbe… jusqu’à L’Abbaye.
L’Instrum, elle, se produira à nouveau chez elle le dimanche 7 mai en préparation de la prochaine Cantonale de Gimel, où les trois sociétés de musique combière emmèneront le cortège des officiels et accompagneront musicalement la partie officielle.