
Etat de notre réseau et son développement
A lire l’article du Pehvo sur son opposition au projet RESALP (nouveau réseau d’alimentation en eau potable de certains alpages fabricant du Gruyère d’alpage), on pourrait croire que les responsables de la gestion des ressources en eau de notre région n’ont aucune vision sur le développement futur de notre région et de la manière de subvenir à son approvisionnement en eau.
Voilà bientôt 3 ans que la distribution de l’eau à La Vallée est gérée de manière centralisée. Nous avons une vision globale de nos 6 ressources et de 2220 consommateurs.
La différence de 346’000 m3 provient de l’eau nécessaire pour l’entretien des ouvrages et des purges pour le renouvellement de l’eau dans certaines parties du réseau, des pertes sur le réseau (fuites), des prises aux bornes hydrantes (pompiers, nettoyage canalisation), des 13 fontaines sur le réseau pour 28’000 m3. Nous travaillons pour réduire cette quantité d’eau non valorisée.
On peut constater que le nombre de m3 journaliers pompés est passé de 2’603 m3 en 2021 à 2’042 m3 en 2023, soit une baisse de 551 m3 (21,5%). Sur ces 3 dernières années, nous avons supprimé 43 fuites sur le réseau principal et 36 fuites sur les réseaux privés. Certaines étaient plus visibles que d’autres. Mais nous avons investi sur du matériel de détection de fuite.
En parallèle de la gestion courante, ValRégiEaux recherche des solutions pour réduire l’importance et notre dépendance à la ressource du Brassus (35 à 55% de l’eau distribuée en 2023).
Des études sont en cours sur la faisabilité d’un pompage/filtration depuis de lac de Joux ; recherche d’un nouveau captage souterrain, avec l’aide de la DGE-Eau souterraine ; une conduite de transport d’eau depuis le lac jusqu’à la station de filtration du Brassus.
Ces démarches sont motivées par :
– Suppression du risque de concentration sur une ressource,
– Assurer l’approvisionnement en période d’étiage (longue période sans précipitation),
– Maintenir un débit minimum de 50 l/s au Ruisseau de Brassus, et à l’Orbe, en période d’étiage, pour autant que ce débit soit d’au moins 50 l.
– Avoir les ressources nécessaires pour permettre le développement futur de la région, croissance de la population et de l’économie.

Nos 2220 consommateurs ont consommé 580’000 m3.
Comportement en période d’étiage
Définition – Robert : Baisse périodique des eaux (d’un cours d’eau), le plus bas niveau des eaux.
ValRégiEaux et les autorités Municipales ont les mêmes préoccupations que le Pevho sur la santé du ruisseau du Brassus et de l’Orbe. Nous mettons tout en œuvre pour assurer un débit résiduel le plus proche des 50 l/s en période d’étiage.
Effectivement, en 2022 cette période a duré 67 jours, alors qu’en 2023, nous n’avons que 3 périodes de 8 jours (fin août, mi-septembre et octobre).
Il faut également être conscient que lors de forts étiages, il n’y a pas que le ruisseau du Brassus où le volume d’eau diminue, nous avons la même problématique sur 3 captages, qui peuvent baisser jusqu’à 80% de leur potentiel.
Pour réduire le prélèvement d’eau sur le ruisseau du Brassus, nous avons pu augmenter les capacités de pompage du Puits du Pont. De ce fait les puits du Pont et de la Golisse permettent d’assumer 50% de l’eau nécessaire sur La Vallée. De plus nous avons négocié avec la DGE-Eau souterraine des mesures d’exploitation minimisant au maximum les nuisances sur le ruisseau.
Malheureusement, en forte période d’étiage, force est de constater que nous n’avons pas d’autre solution que d’entamer ce débit résiduel pour alimenter la population du Chenit en eau potable.
C’est également en raison de ces périodes d’étiage en dessous des 50 l/s, que nous recherchons une solution complémentaire en ressource d’eau potable. Cela permettrait de pérenniser notre approvisionnement et de maintenir un débit résiduel suffisant dans le ruisseau du Brassus.
De fait, le jour où nous aurons pu mettre en place une ressource complémentaire, nous pourrons fortement réduire nos prélèvements d’eau sur le Brassus.

Gestion intégrée de l’Eau : GIRE
Qu’est-ce que la GIRE ?
La gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), au sens large, peut se définir comme :
« Un processus qui favorise le développement coordonné et la gestion de l’eau, des terres et des ressources associées, afin de maximiser le bien-être économique et social qui en résulte, d’une manière équitable, sans compromettre la durabilité des écosystèmes vitaux » Global Water Partnership, 2013.
Le Pehvo prône une gestion intégrée de l’eau. Dans le cas de l’eau potable, cela devrait commencer par des mesures constructives lors de rénovations lourdes ou de nouvelles constructions de bâtiments. Nous devrions pouvoir imposer la réalisation de citernes pour récupérer l’eau de pluie qui servirait à alimenter en eau les arrosages extérieurs et les toilettes.
Car selon une étude des SIGE, 37% de l’eau sert à des missions domestiques, 31% pour les douches ou les bains et 32% pour les WC.
Sur la base de ce qui précède, on constate que tout le monde est concerné par la gestion intégrée de l’eau et par des économies d’eau potable, surtout lors de périodes d’étiage.
Projet RESAP
Enfin, dans le cadre du projet RESALP, ValRégiEaux a été consultée sur la potentielle augmentation de la consommation d’eau due à ce nouveau réseau.
Il ressort de nos analyses que tous ces alpages sont équipés de citernes, que les agriculteurs utilisent en priorité l’eau de leurs citernes, qui est gratuite. En cas de manque d’eau, ils transportent de l’eau depuis leurs fermes à La Vallée, qui sont raccordées au réseau, ou se font livrer de l’eau par camion, cette eau est prise sur le réseau via les bornes hydrantes.
De ce fait l’eau qui est acheminée sur les alpages est déjà fournie par notre réseau.
L’économie reposera sur la suppression des transports d’eau, donc sur du temps et du carburant.
Par contre, en cas de pénurie et d’obligation d’introduire des restrictions sur l’utilisation de l’eau, comme cela a été le cas en 2022, il est évident que RESALP serait soumis aux mêmes contraintes que tout autre consommateur, voire plus restrictivement. Une convention est en cours d’élaboration dans ce sens.
En conclusion, nous remercions le Pehvo de ses préoccupations sur la qualité des eaux de l’Orbe et de ses affluents, mais le projet Résalp ne changera rien à cette problématique et un moratoire n’apporterait rien de plus que ce que l’on a déjà identifié, ainsi qu’aux démarches en cours.
ValRégiEaux gestionnaire et distributeur de l’eau potable