Les mois de ce printemps 2024 ont été quelque peu pluvieux, au point qu’une blague a fait son apparition : « L’été arrive, car la pluie devient plus chaude ! ». On a pu pester avec cette météo mais, en consultant des archives familiales, nous avons retrouvé la petite merveille ci-dessous parue dans la Feuille d’Avis de la Vallée le 10 juin 1970, signée D.C, il y a donc 54 ans de cela. Les photos sont d’une autre époque, prises plutôt en période hivernale. Alors, bons rafraîchissements !!
Michel Borel
L’hiver résiste toujours sur les hauteurs
Mai et juin sont dans la plus pure tradition des « montées ». Bien que l’élevage et l’agriculture ne tiennent plus à La Vallée la place prépondérante qui était la leur jadis, il n’est pas un combier qui reste indifférent au fond de lui-même quand le bruit des clochettes annonce qu’un troupeau gagne les hauteurs. Cette année, pour entendre le gai tintement, il convient de patienter jusqu’au moment où les fraiseuses à neige auront terminé leur travail !
En effet, alors que les montagnes basses comme la Bursine (1044) ont été occupées samedi avec trois semaines de retard, les chalets situés entre 1200 et 1300 m. d’altitude se dégagent tout juste. La Combe des Begnines, dont le bétail avait pris possession le 9 juin l’année dernière, est recouverte à 75% de son manteau d’hiver et pour y arriver, il faut suivre la route entre des remparts de neige d’un mètre de moyenne (plus de 2m50 par endroits !)
Côté Risoud, la situation est plus spectaculaire encore. Tandis que le mas des Grandes Roches, avec les montagnes communales de la « Combette », de Mézery, et du Pré-Derrière, alterne poétiquement neige vieille de six mois et fleurs printanières, il a fallu pour atteindre le Poste des Mines ouvrir le chemin au moyen de la fraiseuse.
On peut se poser la question de savoir si dans les coins les plus propices à sa conservation la neige tombée en novembre 1969 restera pour accueillir celle de l’hiver prochain. Plus que jamais en tout cas on se permet de répéter cette année : L’hiver à la Vallée, c’est le printemps qui est mauvais…