Dans l’appartement de Lucie Rochat, rue de la Gare 13 au Brassus, des dizaines de tableaux de Suzy Audemars s’empilent contre les murs de la salle à manger ou du salon.
Le Jura bernois, Lonay, la Provence ou l’Italie côtoient la traditionnelle Dent de Vaulion ou les bouquets de fleurs pour lesquels la peintre est davantage connue à La Vallée. Certaines toiles sont déjà traitées et attendent, soigneusement emballées, de retrouver leur propriétaire ; d’autres sont en partance pour Ecublens où elles doivent être numérisées. La seule annonce postée dans nos pages en février dernier a permis déjà de retrouver 350 œuvres de l’artiste qui, dit-on, en aurait produit plus de 1000.
Suzy Audemars est partout ce samedi 22 juin : dans ses toiles, dans les documents éparpillés sur la table, dans les discours mais surtout dans le souvenir et l’affection des personnes assises autour de la table : fille, beau-fils et petit-fils venus rencontrer Lucie Rochat et collaborer à la réalisation du livre consacré à notre peintre locale.
« Lorsque la proposition nous a été faite, il y a quelques années, de nous intéresser à Suzy Audemars après notre travail sur Tell Rochat, l’idée m’a tout de suite intéressée sans pour autant m’enthousiasmer, explique Lucie Rochat. J’avais une image très sage de cette peintre dont je connaissais surtout les minutieux tableaux, rosés ou dorés, de paysages de La Vallée. Une première rencontre avec sa fille Marylène Lauener à Montreux a commencé à changer ce premier regard. Très vite l’évolution du style de l’artiste, son regard sur son art et sur le monde, sa personnalité forte et déterminée m’ont conquise. Elle mérite vraiment qu’on s’y intéresse et qu’on montre la variété de ce qu’elle a été capable de produire. »
De l’autre côté de la table, le ton est plus personnel ; c’est de maman et de grand-maman dont on parle, elle qui serait la première surprise que l’on s’intéresse à son travail au point d’y consacrer un livre. Cette grand-maman que son petit-fils Jean-Marc venait trouver à vélo de Neuchâtel jusqu’à Lonay, qui lui peignait le bouquet de fleurs qu’il avait cueilli pour elle en signant le tableau « grand-maman ». La discussion se poursuit entre consultation d’actes notariés, lecture de coupures de presse, échanges de photos, confrontation de souvenirs et d’anecdotes dont son beau-fils, René Dietrich, époux de Marcelle, garde mémoire fidèle. « Maman était très modeste, elle fuyait un peu les journalistes, raconte Marylène ; je suis touchée que son œuvre soit aujourd’hui mise en valeur, elle le mérite. »
Le livre qui se prépare aura une construction similaire à celui édité sur Tell Rochat : même éditeur, même ligne graphique, même structure : texte biographique, analyse picturale par des historiens de l’art et présentation des tableaux les plus pertinents et les plus explicites du parcours et de l’évolution de l’artiste. C’est un peu comme un volume 2 consacré aux peintres combiers, qui en appellera peut-être, qui sait, d’autres encore.
Parallèlement à ce travail sur les sources, la recherche de tableaux se poursuit. Car si le nombre d’œuvres retrouvées est déjà important, tout nouvel apport est bienvenu. Les toiles sont généralement signées S. Audemars ou Suzy Audemars, mais portent parfois le simple prénom Suzy ou les initiales SA. Quelques-unes, rares, sont également signées de son nom d’épouse, S. Bodenmann. Plus il y en aura, plus il y aura aussi de documents et d’informations, plus le livre pourra fidèlement présenter la vie, le style et l’évolution de l’artiste du Rocher. Tout propriétaire d’œuvres ou de documents disposé à les prêter le temps de leur numérisation (qui prend généralement entre 4 et 6 semaines, parfois moins) peut prendre contact avec Lucie Rochat au 079/269.21.27 ou par courriel : lucie.rochat@protonmail.com.
La Rédaction

Derrière, de gauche à droite : Lucie Rochat, auteure du livre ; Jean-Marc Dietrich,
petit-fils de Suzy ; Marylène Lauener, fille de Suzy.
