Nous sommes à 4 semaines de la votation du 4 mars prochain portant sur l’initiative «No Billag». Sous un titre mensonger, cette initiative propose le démantèlement total du service audiovisuel public suisse. En cas d’acceptation, il n’y aura aucun plan B. Les arguments de ceux qui assurent le contraire sont faux.
Si l’initiative est acceptée, on paiera beaucoup plus pour avoir l’équivalent de ce que nous avons aujourd’hui (d’ailleurs, à l’étranger, pour voir autant de sport, d’émissions culturelles, d’émissions sur l’actualité, de débats que sur la RTS, il faut en moyenne disposer d’au moins 5 chaînes presque toutes payantes.) L’initiative prévoit de mettre des concessions aux enchères; seuls des millionnaires pourront se payer des médias audio-visuels. Cela augmentera le pouvoir notamment de Christoph Blocher et d’autres médias étrangers qui pourront, par leurs moyens considérables, influencer la politique Suisse. Je vous cite un exemple que j’ai entendu lors de l’émission Mise au point du 14 janvier 2018: Monsieur Claude Zanetti, porte-parole de l’UDC zurichoise a dit: ce qui coûte cher, c’est les conneries du sport et certaines émissions qui ne servent à rien. Ce genre de réflexion fait peur et donne le ton de ce qui pourrait se passer si l’initiative aboutit.
D’autre part, l’initiative interdit définitivement tout financement public pour l’audio-visuel: fini le soutien à la création de films suisses, à certaines manifestations régionales, culturelles, sportives etc… Cela mettra sérieusement à mal l’indépendance des médias à l’égard de la politique et de l’économie suisse. La Suisse a besoin d’un service public indépendant et financé par une redevance. C’est la publicité qui payera en partie le fonctionnement général, je n’ai pas envie d’en être inondé lorsque je regarderai la télé, il y en a déjà bien assez. A noter que la future redevance, qui d’ailleurs ne sera plus perçue par Billag, ne s’élèvera, dès 2019, qu’à 365.- l’an, soit 1 franc par jour.
Pour toutes ces raisons, je vais refuser cette initiative et vous invite à faire de même. Ce serait se lâcher une grosse pierre sur le pied que de l’accepter. Votez et faites voter non à l’initiative «No Billag».
JAR