Bien des Combiers, et on ne peut leur en tenir griefs, ne connaissent pas cette ferme. Elle est au fond d’un pâturage, invisible depuis la route menant au col du Marchairuz depuis Le Brassus

lle est isolée dans son écrin de verdure, bien assise sur ses murs qui datent de trois siècles. Simple chalet d’alpage? Non, car ses habitants y exercèrent une foule de métiers: paysan, pierriste, meunier, chocolatier, musicien. Elle a réuni trois particularités qui ont marqué la Vallée de Joux: l’élevage du bétail et l’exploitation des forêts, le développement de l’industrie horlogère avec son activité hivernale et un attrait pour les arts.
Fait rare, une seule famille y a résidé, les Aubert et Pierre, peintre et graveur, y vécut jusqu’en 1950. Laisser ce témoin architectural à l’abandon et le voir année après année se dégrader? Une telle option serait une perte immense pour le patrimoine combier si l’on sait de surcroît que les Mollards-des-Aubert sont situés dans le parc jurassien vaudois.
Une Fondation a été constituée en 2004 et les premiers travaux urgents ont été réalisés. Parmi eux figurent la rénovation du jardin potager, en terrasses, bordé de murs de pierres. «Tout pousse à merveille à 1300 mètres d’altitude» selon Sandrine Jutzeler, biologiste et membre du conseil de fondation. Rien que ce potager à flanc de coteau mérite à mes yeux une visite.
La seconde phase devrait débuter prochainement. Devisée à CHF 800’000.-, elle aura pour objectif la rénovation du toit et des façades ainsi que la gestion de l’eau sous la direction de l’architecte Nicolas Delachaux dont les compétences en matière de restauration de bâtiments patrimoniaux sont reconnues (Château de Nyon, Château Saint Maire, ferme du Bois de Chênes).
Curieux? Intéressés? Ne manquez pas de venir visiter cette ferme
le samedi 25 août, de 11 heures à 17 heures (voir communiqué).
Le Conseil de Fondation sera heureux de vous y accueillir et de partager avec vous le verre de l’amitié.
Pour la Fondation
des Mollards-des-Aubert,
Jean-Yves Grognuz