Mai… 69! Il y a 50 ans (déjà!), découverte, à La Vallée, des plus beaux restes d’un mammouth laineux en Suisse!
Il y a 20’000 ans, lors de la dernière «grande» glaciation en Europe, le glacier du Rhône est descendu jusqu’à Lyon. Il a buté contre la partie sud du Jura, où l’on trouve de très nombreux blocs erratiques en provenance des Alpes. Il a épargné La Vallée qui avait son propre glacier! Donc pas de blocs erratiques combiers.
Le Jura à livré beaucoup de petits restes de mammouth, dents et bouts de défenses. Mais le squelette de Praz-Rodet est unique en Suisse. Merci à Wikipédia d’en relater l’essentiel!
Gilbert Magnenat, au Pont
En mai 1969, un ouvrier qui manœuvrait une pelle mécanique dans la gravière de Praz-Rodet, à quelques kilomètres au sud-ouest du Brassus (Jura vaudois), a dégagé et brisé un objet inhabituel. Il en a ramassé quelques fragments et les a montrés au propriétaire du lieu. Renseignements pris, il s’agissait bel et bien d’une défense de mammouth. L’exploitation de la gravière a été interrompue et le musée de géologie, immédiatement averti, a organisé la fouille.
Des spécialistes ont lentement dégagé le squelette, en relevant la position de chaque fragment d’os. Ils ont également analysé la nature des couches de terrain entourant le fossile.
Domaine d’étude du paléontologue (gr. palaios, ancien et logos, science). Le squelette n’est pas complet: il a été partiellement dévoré par des prédateurs avant d’être recouvert de gravier grossier; des os ont également été abîmés par la pelle mécanique. Ses défenses, ses molaires et la forme de son crâne indiquent qu’ils s’agit d’un Mammuthus primigenius. La datation au carbone14 (plus les échantillons sont anciens et moins il reste de C14 fixé dans les os) indiquent qu’il vivait environ 12’000 ans av. J.C.
Par ailleurs, un palynologue (spécialiste des pollens) a analysé la couche de limon sur laquelle reposait le mammouth. Il y a trouvé des pollens d’arbres (environ 45%: pin, épicéa, sapin, noyer, noisetier) et d’herbacées (environ 55%: armoise, diverses herbes et des spores).
Le canton de Vaud est assez riche en fossiles de mammouths, mais il ne s’agit généralement que de fragments isolés (molaires, défenses, morceaux d’os longs ou vertèbres), découverts la plupart du temps dans des gravières.
Le mammouth de Praz-Rodet est unique en Suisse car il est le seul dont le squelette est presque complet. Avant d’être ensevelie par une coulée de gravier, la carcasse de ce mammouth est probablement restée un certain temps à l’air libre, car des prédateurs ont arraché et dévoré les côtes et une partie des vertèbres, qui manquent donc sur le squelette original. De plus, certains os ont été brisés lors de la découverte et d’autres étaient très abîmés. Le mammouth de Praz-Rodet n’était pas adulte. Cela se voit, entre autres, à sa taille, à ses molaires et à la forme de son dos, qui n’a pas encore la courbe descendante caractéristique des mammouths laineux adultes. Le Mammuthus primigenius avait généralement deux bosses de graisse (réserves) coiffées d’un toupet, l’une sur le crâne et l’autre sur le garrot. Ses doigts, comme ceux des éléphants, étaient munis d’ongles ressemblant à des sabots: c’est un ongulé.
Pour se protéger du froid, le corps du mammouth laineux était recouvert de laine et de poils. Ses petites oreilles et sa queue courte étaient enfouies dans sa fourrure.
La trompe des proboscidiens est issue d’un allongement de la lèvre supérieure et du museau.
Elle leur sert à respirer, à sentir, à prendre les aliments et à aspirer de l’eau.
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