Je ne sais pas vous, mais la nuit du 7 au 8 septembre, j’ai eu un intense bonheur de quelques heures : suite à une panne d’électricité (!!) dans mon quartier au Lieu, il a fait une VRAIE nuit noire, bourrée d’étoiles, une nuit obscure, comme il n’en existe presque plus à notre époque, au-dessus de nos agglomérations qui sur-consomment sans états d’âme cette ressource. Cette nuisance lumineuse, engendrée par un gaspillage d’électricité, indigne beaucoup de monde quand on parle un peu avec les gens. A quoi ça sert tous ces lampadaires allumés toute la nuit ? En allumer 1 sur 3 par exemple, ne serait-ce pas plus adapté ?
Cette nuit d’encre m’a fait penser aux hérissons et à la faune en général, qui s’activent surtout la nuit. Pour eux cette obscurité est normale, bienvenue et bienfaisante. On dit qu’ils s’adaptent, comme nous, on s’adapte, on fait avec, ou sans selon cette formule d’une banalité qui nivelle un peu le tout, par le bas bien sûr, qui minimise les dégâts, surtout ceux qui ont lieu dans l’intime du cœur, là où l’on sait que l’on fait fausse route, qu’on gaspille impunément des ressources qui peut-être bientôt feront défaut. Depuis l’introduction, il y a environ 40 ans, de l’heure d’été, j’attends toujours de savoir si elle a été productive d’une économie électrique. Qui sait si nous le saurons un jour ??!! Pour l’instant j’attends que nos autorités manifestent leur inventivité pour prendre les premières mesures qui semblent pourtant s’imposer, comme certains villages ou quartiers le font. Mesures si simples et même indolores ! Des mesures à la mesure de nos démesures. Qu’y a-t-il de si compliqué à supprimer des lumières totalement inutiles la nuit ? En ce qui me concerne, j’ai décidé de continuer à pré-chauffer mon four tant que ces excessifs éclairages nocturnes publics ne seront pas diminués. Cette nuit du 7 au 8 septembre, les hérissons auront pu vaquer à leurs occupations, à la Belle Etoile.
Fanny Goy, Le Lieu