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Une lainerie de yacks se présente au public

Des vêtements de luxe de Mongolie.

Jean-Marc Gadoullet et Sophie Batlle importent des vêtements de luxe de Mongolie. Ils ont présenté leur activité lors de deux afterworks aux Salles du Campe, les 1er et 2 juillet.

Il fait partie de ces personnalités hautes en couleur attirées à La Vallée et qui s’y établissent, pour un temps ou définitivement: Jean-Marc Gadoullet a déjà beaucoup roulé sa bosse et vu des régions du monde et des zones de conflits que peu d’entre nous, sinon aucun ne verront jamais. Jean-Marc Gadoullet a appartenu pendant quinze ans au 11e Choc, une unité d’élite de la DGSE (le service de renseignement extérieur français), ce qui fait de lui un agent secret. Tel est du reste le titre de son livre autobiographique paru il y a deux ans chez J’ai lu. Mais c’est bien de son activité de commerce équitable qu’il est question aujourd’hui. L’amour des grands espaces et le soutien aux petits producteurs, en l’occurrence les éleveurs de yacks mongols, caractérise la nouvelle étape de vie de ce Jurassien français, presque une reconversion avec ses composantes spirituelles ou philosophiques.

DEUX FONDATIONS POUR VALORISER L’ÉLEVAGE NOMADE 

De fait, Jean-Marc Gadoullet confie être arrivé par hasard en Mongolie, emmené sur place par un ami banquier genevois. Il s’est pris d’affection pour les éleveurs nomades de yacks du plateau du Khangaï, à 2’500 mètres d’altitude. Il s’est lancé alors dans la valorisation de leur statut économique et social avec quelques projets sur place, notamment de petite mécanisation et d’exportation de leurs produits et la création en 2013 de deux fondations, l’une locale et l’autre à l’étranger (baptisée Icare, prononcé à l’anglaise).

A propos de ces vêtements de standing, l’homme détaille: «Le fabricant travaille le duvet, autrement dit les sous-poils des jeunes yacks, des animaux de moins de trois ans. C’est une matière bien plus rare que le cachemire.» Lancée en octobre dernier, cette activité, qu’il mène avec sa compagne Sophie Batlle, une ancienne agente immobilière, a déjà permis d’écouler dans les mille cinq cents manteaux, à raison de 300 à 500.- la pièce. Une partie des gains est reversée sur place en Mongolie.

UNE ACTIVITÉ À TAILLE HUMAINE

C’est là une activité et un marché de niche, mais le duo Gadoullet-Batlle ne s’en formalise pas. «On ne veut pas trop ouvrir, garder à cette activité une taille humaine; nous restons un peu nomades nous-mêmes», commente-t-il avec ce petit côté malicieux qui met tout le monde à l’aise. Aux Salles du Campe, du reste, les Combiers sont passés par grappes, en tournus et le duo a refait la même présentation de son activité à intervalles. Peu importe, pour eux et pour l’organisatrice Céline Renaud, il s’agissait surtout de nouer des liens et de mesurer l’engouement des Combiers. Pari réussi selon eux. Nous leur demandons s’ils connaissent Pascal Gertsch, le médecin retraité auquel on doit la venue à La Vallée de jeunes fondeurs mongols ces deux dernières années et leur participation aux JOJ. Non, ce n’est pas le cas. Il note toutefois.

DES RÊVES POUR L’AVENIR

La fondation Icare a pour objectif général de sauver les cultures en perdition. Après cette première prise de pouls ou de contact, Jean-Marc Gadoullet et Sophie Batlle rêvent d’organiser un événement de plus grande importance tel un défilé de mode et même d’étudier la possibilité d’accueillir des yacks localement, c’est possible dans nos pâturages d’altitude (entre 1200 et 1400 mètres). En attendant, il est possible de découvrir les fameux vêtements en laine de yack dans le showroom de Jean-Marc Gadoullet à L’Orient.