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WelQome: (encore) peu d’intérêt local malgré des retours très positifs

welQome – Savourer les plaisirs du pays de Vaud

Un mois après son lancement, le plateforme «welQome – Savourer les plaisirs du pays de Vaud» a permis de redistribuer 28% de son fonds de soutien. Seuls quelques commerces combiers participent à cette action, mais ils se disent ravis.

En avril dernier, une action solidaire de soutien aux commerçants et artisans de La Vallée a permis d’injecter presque 150’000 francs dans l’économie locale. Avec 58 commerçants inscrits et un nombre maximal de 1500 bons-cadeaux atteint en neuf jours seulement, cette action a été un franc succès. Le même principe, du point de vue du consommateur final et du commerçant, est appliqué à une nouvelle action de vaste envergure, à savoir que les prestataires acceptent une remise aux clients finaux de 20% sur chaque bon, mais en échange, se voient octroyer un paiement supplémentaire de 10% du montant. Nommée WelQcome, cette action a été inaugurée il y a un mois à l’échelle can- tonale.

On prend les mêmes et on recommence?

Il y a de cela, effectivement dans cette nouvelle action de soutien à l’économie frappée par la crise sanitaire du Covid-19. La Vallée fait partie d’un nombre de régions qui ont aussi lancé à leur échelle des démarches solidaires. Qoqa, le partenaire technique de WelQome, avait déjà officié en avril également, pour une première campagne baptisée DireQt ayant servi à deux mille commerçants, grâce au sou- tien de deux grands assureurs. La nouvelle action est à nouveau cantonale et son budget, fourni par l’Etat, sept fois et demie plus important – et même cent fois plus important que l’action combière.

Un mois après son lancement, WelQome annonce sur son site que 28% du total de ses bons ont été dépensés. A l’échelle de la Vallée de Joux, seuls six enseignes ont posé leur candidature et ont été acceptées. Voici trois retours.

«Simple et convaincant»

Nous n’avions pas d’attente particulière mais notre expérience sur cette initiative est positive à 100%. Elle est bénéfique pour nos clients réguliers qui bénéficient du rabais de 20% et d’un cadeau bonus. Pour nous-mêmes, elle nous permet d’acquérir de nouveaux clients et de nous faire connaître, sans frais. Le 10% reçu en supplément, même si nous offrons un petit cadeau, est un plus qui nous aide à faire face aux frais non prévus en cette saison particulière.

Au niveau technique, l’efficacité de la plateforme est aussi à saluer: c’est simple à mettre en place et à récolter: peu de charges administratives, très simple d’enregistrer les bons. Le grand avantage également est que le paiement des bons est rapide, ce qui permet de ne pas avoir de liquidités en attente. Je suis donc reconnaissante envers notre Canton et Qoqa pour la mise en place. Nous n’avions pas participé à la première formule car nous n’étions pas encore ouverts à ce moment-là.

Stéphanie Favre, à la buvette d’alpage du Chalottet aux Charbonnières

«La valeur supplémentaire du partage fait toute la différence»

J’ai participé à la première formule proposée en avril [DireQt, ndlr] qui avait marché moyennement, or celle-ci marche super bien. Je retiens surtout le sens d’un partage qui bénéficie à tous. Pendant trois mois, il a été dit partout que les petits artisans souffrent, qu’il faut les aider, or ici, le message est plus complet; il s’agit aussi pour le touriste – ne parlons pas de client – de pouvoir profiter des offres d’une région, tant l’offre gastronomique que les activités et d’en «savourer les plaisirs». Cette année, pour les vacances, on a tous bien compris qu’il faut rester en Suisse, le problème, c’est qu’elle est chère – or les 20% de réduction offerts au client font du bien.

Que les touristes me règlent avec un billet de cinquante francs ou un bon de la même valeur ne change rien pour moi; en revanche, avec ce sens du partage, ils deviennent également des ambassadeurs de notre région. Des Valaisans qui séjournent dans la région m’ont appelée hier et m’ont commandé cinq paniers pique-nique après avoir vu mes macarons sur le site de WelQome. Les concepteurs de la plateforme m’ont coachée pour bien me présenter et voilà! L’aide publique que je reçois chaque jour est presque insignifiante, aussi, quand on me donne un outil intelligent avec un joli concept, comme ce WelQome, j’en profite! Quelque chose est en train de se passer. Toute petite que je suis avec mon enseigne, j’en ressens un impact positif.

Elisabeth Rouiller, de Babou Macaron au Brassus

«L’offre de loisirs marche mieux que la restauration»

Le système mis en place est le même qu’en avril pour l’action de soutien aux petits commerçants locaux. A l’époque, nous n’avions pas souhaité y participer en tant que structure d’une certaine importance recevant une subvention conséquente des communes. N’empêche, nous ne sommes pas hors de danger pour autant et nous avons cette fois posé notre candidature. La communication initiale de WelQome laissait à penser qu’ils seraient sélectifs (hôtellerie, restauration, loisirs) mais ensuite, sur le site, l’on a vu apparaître des enseignes dans une acception très large.

Au niveau du Centre Sportif, nous avons mis en vente des bons de vingt jusqu’à cinq cents francs. Des clients réguliers de notre restaurant ont ainsi acquis une quinzaine de ces petits bons, mais c’est au niveau des loisirs que la formule est plus rentable encore pour eux. Nos bons fonctionnent pour toutes les offres ou presque du Centre Sportif, par exemple les abonnements. Quelqu’un qui voudrait renouveler un abonnement annuel de piscine peut le faire au moyen d’un bon de deux cents francs et d’un second de cent francs. Ça marche! Nous ne rendons toutefois pas de monnaie, le système ne le per- met pas; tout se fait en ligne sur le site de WelQome. Certaines prestations, de même, ne sont pas accessibles dans le cadre de cette action, notamment les messages et l’ostéothérapie.

Yann Rohrbach, au Centre Sportif et de Loisirs du Sentier

Dix fois moins d’enseignes combières intéressées

L’édition régionale des bons cadeaux de ce printemps reste dans les mémoires. Pour les commerçants cités dans cet article, WelQome est une belle et nouvelle surprise et la clientèle suit. Par contre, lesdits commerçants combiers sont dix fois moins nombreux à participer qu’en avril dernier. Pourquoi? Parmi les pistes évoquées, une défiance, voire une méconnaissance, vis-à-vis de Qoqa, la plateforme de service, qui a pu être vécue par le passé comme trop contraignante. «Nous ne voulions pas entrer de nouveau en matière dans ce type d’opération pour des raisons tout simplement administratives», nous confie un restaurateur combier. «Il m’a été très compliqué de gérer les commandes de bon, de veiller au règlement; certains clients se sont présentés avec des bons qui n’étaient pas encore réglés. Ce n’est pas gênant, je connais mes clients mais au niveau de ma comptabilité cela a été une vraie complication. Certains clients se sont même présentés sans avoir imprimé le bon, cela a été gênant pour mes équipes.» Autre piste, l’association de WelQome avec le tourisme, qui recueille tou- jours des avis contrastés en la Haute Combe. Enfin, ces diverses initiatives selon le principe rabais-subvention, avec de solides partenaires financiers, sont aussi peut-être tout simplement victimes de leur succès. Plus elles se multiplient, plus elles doivent se partager le «gâteau» de la demande.