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Votation du 27 septembre: les résultats combiers

C’est sur la révision de la loi sur la chasse que les Combiers ont marqué leur différence

Cinq objets fédéraux étaient soumis au scrutin populaire le 27 septembre dernier. C’est sur la révision de la loi sur la chasse que les Combiers ont marqué leur différence, acceptant la proposition de loi, comme les régions de montagne généralement; mais le poids politique du plateau et des villes ont fait la différence.

Les chasseurs combiers le craignaient avant la votation: les partisans du
«non» à la révision de la loi sur la chasse, laquelle prévoyait d’accroître les compétences des cantons en leur permettant de décider par eux-mêmes l’abattage des loups, ont les villes avec eux. Aux affiches vertes qui garnissaient les réverbères tout autour de La Vallée s’opposaient les affiches blanches de Lausanne ou d’Yverdon dénonçant une «loi d’abattage». Ce sont ces dernières, autrement dit, la vision urbaine de renaturation, qualifiée ci et là de romantique, qui a finalement triomphé de deux points (52%) à l’échelle fédérale.

La loi actuelle, datant de 1985, reste donc en vigueur et la compétence de décider d’un abattage purement fédérale. L’on entendra encore reparler du loup; les deux camps, biologistes, zoologistes et experts du monde sauvage, d’un côté et chasseurs et gens de la montagne de l’autre ayant d’ores et déjà prévu de revenir à la table pour trouver un compromis susceptible de convaincre l’ensemble de la population.

Le Lieu contre l’abattage des loups

Quelques nuances doivent être toutefois apportées. En effet, de fortes différences locales sont apparues. Toutes les communes alpines ont plébiscité la loi. Dans l’Arc jurassien, en revanche, on est plus mitigé. Sur Neuchâtel, par exemple, les communes de la vallée des Ponts-de-Martel a dit un grand «oui» à la régulation des prédateurs alors que la Chaux-de-Fonds la rejette sèchement. Idem dans le Jura vaudois et à La Vallée: Sainte- Croix rejette la proposition de loi et Provence, commune vaudoise la plus septentrionale, l’accepte.

A La Vallée, Chenit et Abbaye acceptaient la loi (52% et 57% respectivement) alors que Le Lieu, commune la plus concernée par l’actualité récente (avec des bêtes tuées dans le secteur de la douane), l’a rejetée (à 58%). 58% de «non», c’est aussi le résultat à l’échelle du District Nord-Vaudois. Résultat cantonal pour cet objet qui aura finalement le plus fait parler de lui: 60% de «non». Pour la petite histoire, le Canton du Valais a dit «oui» à 68,6%.

Autres objets: non à la limitation, non aux avions

L’initiative dite de limitation, qui menaçait tout l’édifice des bilatérales, n’a trouvé grâce qu’auprès de 36% des Combiers, 7 points de plus que dans le reste du canton en moyenne (29%); c’est le Lieu qui à nouveau s’est montré la plus opposée. Seules 5 communes vaudoises ont plébiscité l’initiative émanant de l’UDC.

Les avions de combat ont convaincu 44% des électeurs de la Haute Combe, 3 points de plus que la moyenne cantonale (41%); à l’échelle fédérale, cet objet ayant trait à la défense a toutefois passé de justesse.

Une nouvelle fusion

En ce qui concerne les 3e et 4e objets, les déductions pour frais de garde et le congé paternité, le vote combier était aligné avec celui du canton et de la Confédération. 53% des Combiers n’ont pas voulu des rabais fiscaux pour frais de garde (tous les cantons ont rejeté le texte), par contre, 79% des Combiers ont accepté les deux semaines de congé pour les papas dans les six mois suivant la naissance.

Deux votations locales sont encore à relever dans des thématiques d’intérêt pour notre région: la fusion entre Blonay et Saint-Légier acquise d’extrême justesse (54 voix), après un processus de presque dix ans; cinq autres projets similaires sont actuellement en cours d’étude ou de réalisation. Et le rejet du projet de parc éolien à Sonvilier, à cheval entre Neuchâtel et Jura bernois, là aussi par une marge extrêmement mince (5 voix).

Taux de participation exceptionnel

Au-delà des résultats des votes, c’est probablement le taux de participation qui ressort comme le fait de ce scrutin. Avec 61,1% en moyenne sur les trois communes combières et les cinq objets, la mobilisation des citoyens est extraordinaire, entre une fois et demie et deux fois la participation habituelle.

Il faut remonter à des objets très mobilisateurs (immigration de masse en 2014, avec 55% de participation) ou les dernières élections communales (en 2016, avec 52%, ce sont là les chiffres du Chenit) pour trouver une mobilisation approchant.

Comment expliquer cela? Premièrement, le phénomène a touché l’ensemble du canton (58% de participation moyenne). Beaucoup évoquent un «effet Covid» – un de plus – à savoir que les urnes manquaient simplement aux Suisses, lesquels ne s’y étaient plus rendus depuis février dernier.

L’intérêt pour ces votations du 27 septembre s’est également vérifié lors de la campagne, à témoin le nombre de groupes Facebook dédiés, de publicités et d’affiches; les colonnes de votre Feuille d’Avis ont enregistré un volume inhabituel de prises de positions diverses. Il s’agira de vérifier le 29 novembre prochain (future votation sur les entreprises responsables et le matériel de guerre) s’il y a bel et bien un regain d’intérêt du corps électoral.

Dernière observation, là aussi communiquée par la commune du Chenit: les habitants ont voté tard, avec deux tiers des bulletins rentrés dans les deux dernières semaines. Il est connu que nombre de Combiers votent dès réception de leur matériel par la poste.