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Un cours de théâtre d’enfants s’ouvre à l’initiative du Clédar

Aiguillé par une demande de parents

Dix enfants de huit à quinze ans ont participé lundi soir dernier à une première séance avec la formatrice Anouk Kalas.

Arrivée en train une fin d’après-midi radieuse où les couleurs feu de la forêt se mêlaient à la blancheur de la neige d’automne, Anouk Kalas a eu le temps de présenter son projet à ses commanditaires du Clédar avant de recevoir sa première volée d’élèves combiers, dix têtes blondes entre huit et quinze ans. Il s’agissait pour ce premier cours simplement d’apprendre à se connaître de manière ludique. La classe, à la Grande salle du Pont qui accueille les cours, apprendra ensuite et au fur à mesure les bases du théâtre à travers différents exercices, la mémoire et la gestion du corps et du stress.

Le Clédar aiguillé par une demande de parents

A l’initiative de cette offre culturelle, la compagnie du Clédar. Dès la fin de l’aventure du «Silence des Bois», sa pièce consacrée aux passeurs du Risoud, à l’automne dernier, le comité, aiguillé par la demande de parents combiers, a commencé à réfléchir à ouvrir un théâtre d’enfant. Non pas pour ses propres besoins (le théâtre d’été demande un engagement ponctuel trop intense pour des écoliers) mais bel et bien, comme l’explique Georges- Henri Dépraz, de combler un manque en la Haute Combe et de, pourquoi pas, susciter des vocations. Ils se sont mis en chasse d’un ou d’une formatrice. Les comédiens professionnels étant souvent indisponibles quand ils sont «sur les planches», les gens du Clédar ont été orientés vers une spécialiste, Anouk Kalas, Lausannoise, éducatrice de formation laquelle venait d’ouvrir sa propre école de théâtre.

Le Clédar appuie le cours de théâtre au Pont, fournit l’infrastructure notamment financière, mais ne se mêlera pas du travail pédagogique. «Avec nos sponsors, nous nous réjouissons de pouvoir offrir une école de théâtre qui est plus de deux fois meilleur marché qu’en plaine», indique Georges-Henri Dépraz.

Renouveau bienvenu

A la Grande salle du Pont, les deux premiers cours pour enfants seront gratuits. Ensuite l’engagement des comédiens en herbe devra être ferme. Anouk Kalas prévoit d’ores et déjà un premier spectacle à la fin de l’année scolaire. «J’ai l’habitude de travailler ainsi. Les enfants seront acteurs de cette création. Si le temps est trop court pour monter un spectacle entier, nous ferons sans doute place à des plages d’improvisation.» Des activités de théâtre ont déjà existé par le passé en la Haute Combe, autour de Véronique Cajeux, enseignante au collège de Chez-le-Maître, notamment la troupe Octopus issue des classes de secondaire qui a sévi au début des années 90 ou à partir de l’Ecole de musique.

Trois questions expresses à Anouk Kalas

Le théâtre pour enfants: est-ce fréquent à l’échelle du canton?

J’ai de la concurrence, oui! Il y a plus d’une dizaines d’écoles pour les enfants. C’est une activité qui marche assez bien. Mais bien souvent, il y a davantage de demande que d’offre. Je ne manque ni d’élèves ni de parents intéressés! Pour l’heure, je n’y consacre pas un plein temps. Mais j’espère pouvoir développer mon école, avoir ma salle à moi et l’ouvrir à d’autres publics que les enfants.

Quelles sont les spécificités du travail scénique avec les enfants?

Ce n’est pas si différent. La pédagogie est adaptée. Il y a une façon d’amener le théâtre à la hauteur de la compréhension des enfants. Ce cours va au-delà de l’apprentissage de l’art de la scène. On exprime et on apprend de ses émotions. On prend confiance en soi, à canaliser son énergie, à s’auto-évaluer et à évaluer les autres. Je demande toujours à mes élèves d’être à l’écoute, d’eux-mêmes et de ce qui se passe. Le théâtre induit une ouverture au monde, une grande ouverture d’esprit.

Beaucoup d’acteurs connus qui ont joué avec des enfants dans des films en parlent comme d’une expérience formatrice pour eux-mêmes. Un commentaire?

Ce qui fait la magie d’un enfant, c’est que le théâtre est pour lui un jeu. L’enfant intellectualise beaucoup moins qu’un adulte. Des fois, certes, il a plus de difficulté à se lancer. Mais une fois que c’est fait, qu’on a réussi à l’ouvrir à cet art, que l’enfant est à l’aise sur scène, il y a un plaisir et un stress en moins que chez beaucoup d’adultes.