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Nocturnes : minimalistes mais il fallait le faire

Les «clients» étaient d’abord là pour l’ambiance et la rencontre

Une vingtaine de commerçants menés par Bertrand Mouquin étaient ouverts pour les nocturnes du 17 décembre. Quant aux «clients», ceux-ci étaient d’abord là pour l’ambiance et la rencontre. On a dénombré la moitié d’un dixième de l’affluence ordinaire.

La Grand-Rue du Sentier est fermée à la circulation. Sous la pluie, des petits groupes évoluent ensemble ou s’arrêtent autour d’une table ou sur un banc. Il en sera ainsi toute la soirée. Tout attroupement est proscrit, les Combiers jouent le jeu. La vue d’ensemble n’est pas folichonne: la rue paraît déserte. C’est en se déplaçant et en se mêlant aux groupes qu’on perçoit quelque chose de la chaleur et de l’ambiance de cette période. Le Père Noël, alias Jean-Louis Reymond, fait son office en donnant aux enfants les traditionnels cadeaux. Devant la Maison de paroisse, des enfants s’ébrouent dans la rue, avec la musique diffusée par un haut parleur. Le tea room est complet, de telle sorte qu’une salle de débordement a été ouverte. C’est un des «points chauds» de ces nocturnes.

Echos

Au café-restaurant Convivium, un peu plus loin dans la rue, des clients sont attablés à l’intérieur. A l’extérieur, sur des tables hautes, les rires fusent parmi un groupe de jeunes femmes. «Ça fait du bien de sortir. On s’est donné rendez-vous par WhatsApp. Le dernier apéro, c’était quand? Toute seule, ça compte ou pas?» Les autres s’esclaffent de rire. «Il devrait y avoir du monde partout dans la rue pour ces nocturnes, c’est glauque, comme ça. A part ça, bravo aux commerçants, ils se donnent de la peine…» Et d’évoquer un possible reconfinement tout prochain: «On profite, c’est la dernière. A la rentrée, il se pourrait qu’on doive refaire l’école à la maison.»

A côté d’elles, une tablée de jeunes hommes n’a pas craint non plus de se retrouver autour de l’apéro. «Le Covid? Il faut vivre avec. Ça fait une année qu’on s’emm…», déclare l’un d’eux. Employé au Centre sportif, il est à nouveau en RHT. A côté de lui, ses camarades, actifs dans le bâtiment, ont travaillé normalement toute l’année. En cette soirée froide et pluvieuse, Danilo Tassa sert le vin chaud aux badauds reconnaissants. Sur son stand, le fils du patron de Convivium se confie: «C’était important pour les Combiers. Les gens ont besoin d’être ensemble. C’était un plaisir pour nous d’ouvrir.»

La motivation des commerçants

Représentant des commerçants, Bertrand Mouquin s’est battu pour maintenir ces nocturnes, sous une forme différente: pas d’orchestre, pas d’animation, d’attroupement. Il affiche sa satisfaction: «On a tiré, tiré, poussé pour y arriver… En fait, on ne savait pas à quoi s’attendre. Je suis donc content pour ceux qui sont venus, de tous les âges.» De fait, les commerçants se sont organisés sur WhatsApp et se sont répartis trois cents cornets de Noël, même si au final, la plupart auront été distribués par le Père Noël. «Rien que pour les enfants et pour le moral, cela valait la peine. Il n’était pas possible de renoncer, cela n’est jamais entré en ligne de compte», explique-t-il. Cet avis est partagé par les commerçants du Sentier. L’impact financier de cette opération était négligeable, mais là n’était pas l’enjeu.