On parle de société de consommation, alors que nous vivons aussi et surtout dans une société de gaspillage. Nous avons entendu les producteurs de tomates nous expliquer pourquoi ils devaient détruire des tonnes de nourriture, sans alternative possible. Le jardinier amateur, confronté au même problème de surproduction passagère, en offrirait à ses amis et ferait des conserves.
Il en va de même pour le gaspillage, voire la destruction, de terres agricoles et de bâtiments encore utilisables; cela à l’heure où on nous rebat les oreilles avec les impératifs de densification et l’avancée du bétonnage de notre pays.
Comment justifier la construction anarchique de logements, alors que nous comptons dix appartements et une villa qui cherchent preneurs dans la feuille de La Vallée du 16 août dernier?
Les services du développement territorial cantonal prévoient 400 habitants de plus dans la commune du Chenit dans les 15 prochaines années. A l’échelle de La Vallée, la population recensée en 2017 est de 6900 habitants, ce qui correspond environ à celle d’il y a un siècle.
A notre arrivée à La Vallée en 1975, il y avait 7113 habitants, soit 183 de plus qu’en 2017 et personne ne dormait dans la nature; les couples monoparentaux et le besoin d’espace existaient déjà à cette époque. Diminution du nombre d’habitants et prolifération de logements, on en revient à l’exemple des tomates: gérer avec bon sens plutôt que gaspiller.
Les services du développement territorial feraient bien de se rappeler la boutade d’un politicien: «la prédiction est chose difficile, surtout lorsqu’elle concerne l’avenir».
Bonne chance aux courageux citoyens qui se mobilisent contre les absurdités.
Les Bioux le 21 août 2018
Dr Patrice Francfort vétérinaire